Emmitouflée dans une vieille Melahfa (voile porté par les mauritaniennes) qui cache mal un corps frêle et décharné, Mariem Mint Souweilik , la trentaine bien entamée, mère de six enfants, mène une existence difficile dans un environnement hostile dépourvu du minimum vitaI.
Dès les premiers jours du soulèvement révolutionnaire survenu à Benghazi au mois de février 2011, plusieurs noms féminins se sont illustrés et fait connaître sur la scène des protestations. Parmi ces noms, et pour ne citer que quelques exemples seulement, figure celui de feue Saloua Boukaikis, morte en martyre, de Dr. Hana Esseddik el kallel, de Professeure Abir Emnina, de Dr. Leila Boukaikis…etc.
Comme toutes les sociétés d’origine arabe, la société sahraouie se fonde sur une structure tribale. Et malgré le progrès et l’émancipation qu’elle connaît, elle préserve toujours cette particularité de placer en bas de la hiérarchie tribale les « Mâallmines », ces maîtres artisans de l’industrie traditionnelle, notamment de la confection des bijoux en argent.
Nouant douloureusement les fils secrets de leurs souffrances et de leurs souvenirs cruels, elles tissent leurs histoires brodées de beaucoup de peine et de peu d’espoir. Leurs récits diffèrent selon les détails qui les composent et selon l’accent dans lequel ils sont relatés. Une trame commune les relie toutefois : le fait que ces femmes soient toutes des mères célibataires vivant dans une seule et même patrie où leur droit de vivre pleinement cette maternité se trouve confisqué pour la seule raison qu’elles soient devenues mères en dehors de l’institution du mariage.