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28
mai

Jalou Slimane, l’instituteur modèle dans la campagne d’Alek – Mauritanie

A 60 km à l’est de la ville d’Alek au centre de la Mauritanie vit l’enseignant Jalou Slimane. Il habite au rassemblement d’habitats de Bourat, construit depuis des années au cœur de la campagne mauritanienne, dans une région connue sous le nom « le triangle de la pauvreté ». Il s’agit d’une zone où l’analphabétisme, les maladies et l’absence d’établissement de santé font rage. Les gouvernements qui se sont succédés n’ont fait que perpétrer les mêmes promesses à l’approche de chaque échéance électorale. Des promesses qui n’ont jamais été tenues.

Depuis neuf ans, la direction de l’éducation au gouvernorat de Lebrakna a émis une circulaire stipulant la mutation de l’enseignant Jalou Slimane, natif de la région de Jadr Al-Mahken, au rassemblement d’habitats de Bourat, alors que ses habitants n’étaient que de simples nomades. C’était bien avant que ce rassemblement ne devienne un lotissement qui dispose de plusieurs services.

Jalou Slimane affirme que sa mission était très importante. « Il fallait éduquer tout une génération, en faisant face aux défis de la réalité et à l’absence d’un cadre social approprié. Je devais surmonter des défis tout le temps. Les conditions étaient lamentables et le salaire n’était pas à la hauteur. Mais il s’agissait, avant tout, d’une responsabilité morale et humanitaire. Je savais que je devais réussir le défi », a-t-il indiqué.

Il a ajouté qu’il devait réussir à hausser le niveau de quelques élèves jusqu’à la 6ème année primaire pour réussir sa mission, précisant que nombre d’entre eux poursuivraient des études au collège et seulement quelques uns atteindraient le secondaire, avant d’abandonner à cause de l’incapacité de la famille à payer les frais des études.

Jalou a énuméré les difficultés dont il fait face, à commencer par le fait qu’il enseigne plusieurs matières à la fois à des classes de primaires, dont les mathématiques, les sciences, ainsi que les langues arabe et française pendant 23 heures par semaine. Il affirme que c’est très difficile, surtout avec l’encombrement des classes et la différence de niveau entre les élèves.

Il estime le taux de réussite à 80% et évalue le taux d’accès au collège à environ 40% au lotissement et les zones voisines. Il considère que ces chiffres reflètent les efforts qu’il ne cesse de faire.