Cette décision trouve son origine dans le fait que les bénéficiaires de ces services n’ont toujours pas réglé le paiement des sommes dues auxdites cliniques.
Une seule et même réponse leur est donnée chaque fois qu’ils demandent les raisons de ce refus : les cliniques tunisiennes ne peuvent plus continuer à les soigner, tant que l’ambassade libyenne n’a pas payé ses dettes…
Le nombre des cliniques tunisiennes concernées est de plus de 300. Ces institutions se sont retrouvées devant un choix des plus difficiles qui consiste à ne plus accorder leurs services aux blessés et à arrêter toutes les opérations de soin jusqu’à ce que le gouvernement libyen paye les échéances qui pèsent sur lui et qui ont atteint plus de 100 milliards de millimes.
Mohamed, Khaled, Abdelaziz et beaucoup d’autres font face à des circonstances très difficiles dans la mesure où le soutien financier que leur gouvernement leur accordait à travers l’ambassade a été suspendu.
Et si Khaled, qui s’étonne de l’indifférence du consulat, affirme s’être trouvé contraint de se faire soigner à ses propres frais, Mohamed, lui, est un des blessés abandonnés sans soins aussi bien par les cliniques que par leur gouvernement. Il nous fait part de sa détresse en disant : « Le problème est certes grave mais notre situation est dramatique. L’aide que je recevais a été suspendue et en même temps le consulat n’a pas payé ses dettes : la clinique (Attawfik) a donc refusé de me soigner ! ».
Sur un ton plein de dérision, Abdelaziz qui se plaint d’une blessure à la jambe affirme, indigné : « Le consulat ne prend pas au sérieux le dossier des blessés qui se soignent en Tunisie et ailleurs. Leurs situation est catastrophique. L’arrêt des subventions signifie l’arrêt de la vie pour nous ; la mort est la conséquence inévitable de ce manque de sérieux et nombreux sont ceux qui risquent le pire pour avoir interrompu les soins ».
Rappelons que des responsables libyens en charge du dossier des blessés de la révolution avaient déclaré que le gouvernement s’engage à payer tous les frais dus aux établissements de santé tunisiens qui prennent en charge les blessés libyens, sans pour autant fixer une échéance temporelle pour cela et se contentant simplement d’annoncer l’existence de canaux de négociation.
Notons enfin que de nombreux responsables ne cessent d’insister sur l’urgence de ce dossier qui pourrait mener à une véritable catastrophe humanitaire s’il n’est pas rapidement réglé.