Lequel supplice n’a pu être soulagé par les gouvernements qui se sont succédé depuis la chute de Gueddafi. Ce phénomène est même devenu général et touche même les régions dites avantagées comme Tobrouk qui abrite le parlement.
Le directeur du département d’analyses au centre médical de Tobrouk, Ahmed Ahnich, a confirmé le déficit flagrant constaté au niveau de la banque du sang, notamment en ce qui concerne les poches de sang. Leur nombre ne dépasse pas la trentaine, couvrant à peine les besoins d’un, voire deux jours.
Ahmed Ahnich a indiqué que la dernière ration que le centre a achetée était de deux caisses de 200 poches chacune, alors que le centre utilise environ mille poches mensuellement, appelant à créer une banque de sang indépendante afin de couvrir les besoins des patients. Le centre de Tobrouk n’arrive plus à répondre aux demandes, d’autant plus qu’il est le seul centre dans la région, de la ville Derna au passage frontalier de Emsaed vers l’Egypte.
Le directeur du département d’analyses au centre médical de Tobrouk a affirmé que la banque du sang fermera définitivement en cas d'indisponibilité des poches de sang dans l’avenir proche. Toutes les cliniques comptent en effet sur cette banque pour s’approvisionner.
Il a également fait savoir que les autres services d’analyses (chimie, bactériologie, Virologie et tissus) ont beaucoup d’appareils en panne ou nécessitant de l’entretien. Leur remise en état de marche résoudrait le problème d’analyses et permettrait aux citoyens de ne plus se rendre dans les laboratoires privés. « Il est clair que nous avons un déficit flagrant de techniciens d’entretien d’équipements médicaux », conclut Ahmich.
Le directeur de l’hôpital de Beni Walid, Mohamed Mabrouk Abdallah, a, quant à lui, mis en garde contre le fait que 80% du bâtiment de l’hôpital est hors-service, ce qui a entraîné plusieurs problèmes liés à l’encombrement dans tous les services. Par ailleurs, il y a lieu de constater la suspension des travaux d’entretien et le départ de la société qui s’en occupe.
Mohamed Mabrouk Abdallah a affirmé avoir envoyé plusieurs correspondances au ministère de la Santé sans aucune réponse. Il a fait savoir, dans une correspondance au directeur de la direction des affaires des hôpitaux relevant du ministère que l’hôpital manque de staffs, surtout après le départ des staffs étrangers à cause de la non-coopération des banques de la ville pour faciliter les procédures des virements vers l’étranger. Il a également mis en exergue « le manque flagrant des solutions médicales, la panne de quelques appareils de stérilisation et l’absence d’une usine d'oxygène médical de l'hôpital ».
Le ministre de la Santé, Ridha Oukli, a mis en garde contre le risque de rupture de communication entre son département et les institutions des Nations Unies chargées d’aides médicales, suite au changement des vis-à-vis libyens. Dans un communiqué officiel, Oukli a affirmé que la décision de la mission libyenne aux Nations Unies de relever du gouvernement de réconciliation de Tripoli, pas du gouvernement de Abdallah Thaney, a compliqué les choses.
Ce chambardement peut empêcher le suivi des dossiers en cours de traitement entre le ministère de la Santé et les organisations onusiennes, engendrant davantage de détérioration de la situation sanitaire. Oukli a appelé le président de la mission libyenne aux Nation Unies à rectifier le tir, puisque le conseil présidentiel n’a pas encore obtenu la confiance du parlement.
Pour conclure, les tractations politiques continuent de porter atteinte à la vie quotidienne des habitants, dans une question vitale, comme la santé.