Et même s’il n’existe pas de statistiques officielles sur ce sujet, il est évident que les femmes sont victimes d’innombrables formes d’agression commençant par la violence et pouvant finir en queue de poisson, par l’élimination physique dans certains cas. Aucune femme n’est à l’abri, qu’elle soit femme au foyer, politicienne, militante ou activiste. L’assassinat de l’avocate salwa bouguyiguis, membre fondateur du conseil national de transition en Libye et de Friha barkawi, membre du conseil national général en témoigne. Ces deux figures de proue, symbole de la femme militante libyenne, se sont accrochées jusqu’à la dernière minute et jusqu’au dernier souffle à leur cause.
Et ce n’est pas tout. Les femmes en Libye subissent d’une façon suffocante les conséquences de la guerre qui attente à la vie de leurs parents ou les oblige de s’en séparer lorsqu’ils se trouvent obligés de se réfugier à l’extérieur du pays. Et ce n’est pas tout, s’ajoute aussi la peur de la montée des courants islamistes radicaux qui cherchent à imposer leurs lois rétrogrades. A ce titre, la présidente de l’union féminine libyenne, Samira Messaoudi, souligne que la femme libyenne a été déjà mise à l’écart, sous le règne de Gueddafi. Après la révolution, les défis se sont multipliés, notamment sur le plan social, où il s’avère impératif, selon elle, de sensibiliser les libyens au rôle primordial de la femme pour réussir le changement. Il est également utile de souligner que l’ascension des intégristes représente un danger guettant les acquis de la femme en Libye.
Toutefois, et en dépit des efforts déployés par les composantes de la société civile en vue d’améliorer la situation de la femme à travers l’organisation de diverses manifestations, des débats télévisés et la mise en circulation de pétitions auprès des gouvernements successifs, le statu-quo persiste.
La société civile et les organisations féminines en Libye travaillent d’arrache pied afin de consolider le rôle de la femme dans le paysage politique en lançant plusieurs initiatives dans ce sens. Mais, à l’instar des autres pays arabes, ces efforts se heurtent aux menaces terroristes ainsi qu’aux tentatives d’islamisation de la société, déjà musulmane. Cependant, la femme libyenne ne jette pas l’éponge et continue sa lutte pour défendre son droit à une participation effective dans la vie politique et économique.
Une lutte qui s’est traduite ces dernières années par une représentativité respectable au sein du parlement, 30 femmes parmi les 188 élus, ce qui représente un pas positif pour les militantes libyennes mais qui reste toujours au dessous des attentes.
Néanmoins, la représentativité de la femme dans les gouvernements qui ont succédés depuis la révolution reste médiocre. Abderrahmen Elkib s’est contenté de deux femmes seulement au sein de son équipe Idem pour Ali Zidane.
La femme en Libye ne cesse d’afficher sa crainte des risques auxquels ses droits sont exposés après la révolution. Pourtant, elle maintient la pression afin d’atteindre ses objectifs.