Mohamed Lamine, qui habite au village frontalier Fsala, se plaint de la cupidité des propriétaires des voitures de transport et des prix élevés qu’ils imposent aux voyageurs. Leur réponse aux plaintes des voyageurs est toujours la même : « payez, vous n’avez aucun autre choix ». Cette réponse contraint les voyageurs à payer pas moins de 15 milles ouguiya (25 mille francs cfa) pour une distance entre « Lira » et « Fsala » qui ne dépasse pas 60km.
Les voyageurs accusent les instances en charge de ce secteur de la situation chaotique, notamment aux régions frontalières. Fatma Diko, une commerçante qui vend des vêtements dans les villes voisines aux frontières entre le Mali et la Mauritanie, affirme que tout le monde fait face à l’état d’âme des chauffeurs. « Il n’y a pas de tarif. Nous sommes obligés de payer la somme que le chauffeur établira », s’est-elle indignée.
En revanche, les propriétaires des voitures de transport estiment que cette situation est due à la crise qui a éclaté dans le pays et qui a engendré une hausse des prix de l’essence, ainsi que le grand nombre des péages tout au long de la route entre les deux pays. Dans ce cadre, Salem Weld Najem, chauffeur de voiture de transport entre le Mali et la Mauritanie, raconte : « nous travaillons pour gagner notre vie. Nous arrivons à peine à y arriver à cause de l’augmentation des nécessités du transport entre « Tombouctou » et « Bascno », à l’instar de la hausse des prix de l’essence à cause de la crise et les nombreux péages auxquels nous payons pour tout et n’importe quoi, sans aucun système de surveillance ».
De son côté, le directeur de la station de transport de « Tombouctou », Jibril Cissé, affirme qu’il est très difficile d’imposer aux propriétaires de voitures de transport un tarif pour le voyage entre « Tombouctou » et « Basikno ». « Quelques chauffeurs ne respectent pas les stations de transport et prennent les voyageurs de n’importe où, sans permis de transport, et ceci existe dans les deux pays », a-t-il attesté.
Il a appelé les instances en charge du secteur de transport routier à obliger les chauffeurs à s’organiser et coordonner entre eux, unifier les salaires et appliquer les lois en vigueur.