Ces lois avaient pour objectif de défendre les droits de la femme, de lui reconnaître le droit d’être représentée à l’assemblée nationale et de renforcer sa participation aux prises de décisions politiques nationales.
Cependant, malgré tous ces efforts, la femme demeure confrontée à de nombreuses difficultés qui l’empêchent d’être pleinement influente dans la vie active. Une grande partie de la société marocaine perpétue toujours en effet une perception stéréotypée et conservatrice des femmes. Par ailleurs, la femme candidate aux élections n’obtient pas de soutien électoral de la part de son parti afin quelle soit à la tête d’une liste électorale ; elle doit seulement se contenter de voir son nom inscrit sur une des listes électorales.
Hanen Bayadh, citoyenne marocaine et militante associative affirme à ce propos : « Le problème c’est que nous vivons au sein d’une société patriarcale qui considère la femme comme un point faible et non pas comme une source de force et cela malgré le fait qu’elle ait des diplômes et de l’expérience sensés lui permettre d’occuper des postes de direction et de décision et de gérer les affaires publiques et locales ».
« Malheureusement, les droits de la femme dans les pays du tiers-monde, et en particulier dans les pays arabes, font encore l’objet de surenchères et de marchandages de la part de certaines organisations des droit de l’homme », ajoute Hanen.
Pour sa part, la journaliste Alalia Amgharbelha, qui milite aussi au sein d’un parti politique, considère que « les lois et les discours politiques qui prétendent défendre la parité et encourager la représentativité féminine dans les postes de décision sont loin de refléter la réalité des choses ». Il est rare, ajoute-t-elle, que des femmes soient placées à la tête des listes électorales, du fait que notre société soit à 100 % patriarcale et que la plupart des partis préfèrent miser sur des hommes, en particuliers des hommes affaires capables de financer les campagnes électorales, accordant ainsi peu d’importance aux critères de la compétence et du militantisme au sein du parti.
Soukeina Ahl Hammed est une actrice sahraouie qui a à son actif de nombreux travaux artistiques. Interrogée sur l’exclusion des femmes des listes électorales, elle répond : « Notre société est une société machiste, profondément convaincue que l’homme est capable seul de réaliser ce qui reste en dehors de la portée de la femme, ce qui est complètement faux, bien entendu ».
Il est à noter par ailleurs que l’un des partis candidats aux élections du 7 octobre courant avait pris l’initiative en 2015 de proposer une liste composée exclusivement de femmes au cours des élections communales ayant eu lieu dans la ville de Laâyoune. Aujourd’hui, nous pouvons relever en même temps que les prochaines législatives sont entachées par la démission de plusieurs militantes au sein des partis à cause de l’exclusion dont elles ont été victimes, comme l’ont affirmé certaines d’entre elles.