La campagne se fixe pour objectif de rendre moins cruelle la souffrance des malades qui se trouvent obligés de parcourir des centaines de kilomètres pour faire diagnostiquer leurs maux dans d’autres villes.
Les administrateurs de la campagne virtuelle, qui sont du centre de Tanghir, d’Alnif, de Kelaat M’Gouna, de Zakoura, de Bou Malen, d’Amsemrir et de plusieurs autres régions voisines, sont mécontents de constater le triste niveau des services de santé dans une province où la densité de la population dépasse les 323 mille personnes. C’est la raison pour laquelle ils estiment que le scanner représente une demande de première urgence dans la région.
Ridha Afsehi, ingénieur biomédical spécialiste de l’entretien des appareils de radiologie insiste pour sa part sur l’importance de doter l’hôpital d’un appareil de scanner pour faciliter le diagnostic des maladies, estimant que « l’absence de cet outil dans les salles de soins empêche les médecins de gérer efficacement certaines urgences, ce qui les pousse alors à transférer les patients dans des services lointains, au risque parfois de voir mourir le malade avant même de pouvoir atteindre l’hôpital ».
Des activistes aussi bien du Maroc que de l’étranger
Le lancement du hashtag # Bghina scanner fi Tanghir # (« Nous voulons un scanner à Tanghir ») sur le réseau facebook a drainé de nombreuses réactions de la part d’activistes originaires aussi bien de différentes régions du Maroc que de l’étranger. Tous ont interagi en effet à travers la publication de photos exprimant leur soutien pour la campagne.
Un des administrateurs de la campagne affirme que « les services se santé présentés par les centres médicaux dans les différentes régions de Tanghir sont très faibles et sont loin de répondre aux besoins des habitants, se limitant à n’être que de simples postes de transfert des malades vers les villes de Rachidiya, Warzazate et Marrakech (à plus de 200 kilomètres de la province de Tanghir) ».
L’activiste rappelle par ailleurs que la souffrance des habitants est d’autant plus grave que les conditions minimales des soins sont absentes à l’hôpital de la province. Cette situation, déjà bien difficile, n’en finit pas de durer, en particulier avec le blocage que connaît le projet de construction d’un hôpital régional dont les travaux devaient démarrer dans les plus brefs délais, comme l’avait assuré plusieurs fois l’ex ministre de la santé, Al Houcine Al Wardi.
Irrégularités et plaintes déposées
Ahmed Sedki, député parlementaire du parti de Justice et du Développement, avait pourtant déposé au bureau du ministre de la santé, Al Houcine Al Wardi, un rapport complet faisant état de la situation lamentable dans laquelle se trouve l’hôpital régional de Tanghir et relevant l’ensemble des insuffisances constatées lors des consultations directes, ainsi que les plaintes et les témoignages vivants enregistrés par les citoyens.
Dans ce rapport dont le correspondant de Dunes Voices a pu consulter une copie, Sedki se demande d’ailleurs « pourquoi tous les efforts consentis sur le plan du recrutement des médecins n’ont pas amené les améliorations escomptées au niveau des services présentés aux citoyens » ?! Il a également souligné la nécessité de trouver des solutions réelles et efficaces au problème qui concerne l’absence d’équipements biomédicaux tels que le scanner, les équipements spécialisés, en plus de l’absence d’un service de réanimation.
Le député a enfin exprimé son mécontentement de constater le retard pris sur le démarrage des travaux du centre hospitalier régional, ainsi que l’abondance des transferts des malades vers des hôpitaux situés dans d’autres provinces.
Selon les responsables de la campagne, le prix du scanner est estimé à 300 millions de centimes. Aussi proposent-ils que chacune des 25 communes composant la province participe aux frais en donnant dix millions de la totalité de la somme, tandis que le Conseil Régional contribuerait avec 50 millions, ce qui ferait un total de 350 millions de centimes et permettrait à l’état d’acheter aussi bien le scanner que d’autres équipements.
Mohamed Lahmich