Naïma est étudiante sahraouie, chercheur à la faculté de stomatologie de Rabat. Ses 7 années qu’elle a passées à Rabat ne lui ont pas fait oublier son engouement et sa passion pour la musique sahraouie. Car, pour Naïma «la musique est cette corde qui la lie au Sahara et qui lui permet de sentir la nostalgie du désert».
L’attachement de Naïma à ses coutumes sahraouies n’est pas une exception. Car, Vatimettou, native de la ville de Assa, et qui suit ses études à la faculté des lettres de Rabat, prouve, elle aussi, son attachement à ces traditions. Elle dit: «Alhamdoulillah (Louange à Allah !), nous sommes encore liés à nos habitudes et traditions sahraouies. A titre d’exemple, nous portons encore la melhafa – la robe en drapé de mousseline sahraoui - et il nous est encore très essentiel de siroter le thé sahraoui. Car, si nous ne le sirotions pas, nous aurions à subir de graves maux des têtes».
L’humage, le sirotage du thé - «Etaye», sahraoui - reste donc une pratique essentielle et indispensable pour les filles du Sahara. Beaucoup plus que d’autres manifestes culturels tels que les sorties en melhafa comme le montre Salka, une des étudiantes sahraouies à la faculté des sciences de Rabat. Elle considère que «le climat de Rabat est différent de celui du désert. Ici l’individu cherche à s’habituer au froid et à la pluie au lieu de la chaleur du désert, mais avec le temps, l’individu s’y habitue et achète des vêtements plus confortables et similaires à ceux des autres». A propos du port de la melhafa, Salka ajoute qu’«elle la porte juste pour s’acquitter de ses prières ou lors de ses rencontres avec des filles sahraouies chez elles».
Dans le même contexte, Vatimettou dit qu’elle est obligée de s’exprimer dans un autre dialecte, le darija ; car, si elle s’exprime en hassaniya, les autres étudiantes ne la comprendraient pas et du coup, le courant ne passerait pas.
Le rétablissement de l’intercommunication est donc l’objectif des étudiantes sahraouies qui recourent à d’autres dialectes, malgré leur attachement et engouement pour cette culture: la culture des Maures.