Désormais, c’est le sort des populations condamnées à s’approvisionner en eau potable à partir de la citerne, mise en service par la mairie.
Selon Youssef Al Habib, citoyen du Douar, «Les eaux sont polluées. Elles ne sont pas potables, mème pas pour le bétail ». Il souligne que «la couleur de l’eau tend vers le jaune à cause de la pollution. Ce qui fait que, pour obtenir une eau saine, les femmes doivent parcourir de longues distances pour s’approvisionner à partir des puits des champs. Quant aux eaux polluées, elles ne sont utilisées que pour laver la vaisselle et arroser les jardins ».
Al Habib indique que «certaines familles se sont vues obligées de recourir à l’eau minérale, achetée au prix fort au marché d’Alnif, pour protéger leur santé contre d’éventuelles conséquences de l’usage des eaux polluées ».
Mohamed Ben Addou est membre de l’association «Bedr » à Azghour. Il déclare que «les habitants de Douar, estimés à cinq milles personnes, souffrent du problème d’eau qui n’est plus potable: sa couleur et son odeur ont changé depuis plus de quatre mois. Mais, seule une minorité de la population est consciente des risques encourus pour la santé de ceux qui utilisent cette eau ».
Ben Addou, qui est également professeur des sciences de la vie et de la terre, note que «la situation exige une intervention urgente pour épurer l’eau ». Il souligne que «cette eau contient du calcaire et du sable, ainsi que d’autres ingrédients nuisibles à la santé et pouvant entrainer des maladies telles que les infections rénales et intestinales ».
Selon Ben Addou, « d’abord, les tuyaux des eaux potables ont vieilli et sont obsolètes. Ensuite, les récentes précipitations, enregistrées dans la région, ont augmenté la concentration en argile des eaux de puits. Cette eau insalubre est directement pompée par le robinet public, sans aucun traitement ou filtrage ».
Mohamd M’Bareck est membre de l’association «Al Ghazi Al Hou », responsable de distribution des eaux dans l’agglomération. Il déclare que «la ville a besoin d’un dispositif de purification des eaux coà»tant plus de 80.000 dirhams (8.000 Euros) ». Mais, regrette-t-il, la population ne dispose pas de moyens pour s’approprier un tel dispositif.
L’activiste associatif a souligné que «son association a pris contact avec les responsables et organismes gouvernementaux pour remédier à cette situation catastrophique et assurer un minimum de prévention hygiénique à la population de cette localité qui ne dispose mème pas d’un dispensaire ».
Face à la pollution des eaux et l’incapacité de la population locale à s’acheter un mécanisme de filtrage des eaux, les services publics et la société civile sont appelés à coordonner les efforts pour doter cette localité de cet instrument indispensable, afin de garantir le minimum décent aux habitants d’Azgour.