Le jeune Tarek nous fait part de sa souffrance en disant : « Un jour, j’ai ressenti un malaise au niveau de la poitrine qui m’a donné une sensation d’étouffement. C’est ce qui a poussé ma mère et mon frère à m’emmener à l’hôpital Al Hassan Ibn Al Mahdi pour que je sois mis sous oxygène. Pour me soigner, le médecin traitant a prescrit une injection qu’une infirmière stagiaire m’a faite. Tout de suite après, j’ai senti ma jambe engourdie… Je ne peux plus la bouger depuis ce jour-là ! Je ne cesse depuis de me déplacer d’un médecin à un autre, en vain et sans retrouver la motricité de ma jambe ».
Au marché de la ville qu’on appelle « Errhiba », se tient un homme. Et près de lui, un autre homme est couché par terre, un pansement sur le pied. Une petite foule s’est rassemblée autour d’eux. Quand nous nous approchons pour voir ce qui se passe, nous l’entendons dire : « J’ai emmené mon ami aux urgences de l’hôpital Ibn Al Mahdi. Après l’accident de la voie publique dont il a été victime, son pied a enflé et il semblerait que l’os soit fracturé. Le médecin traitant qui était sur place s’est contenté de jeter un coup d’œil rapide qui ne permet pas de bien diagnostiquer le mal. Elle s’est empressée ensuite de le sortir de l’hôpital, sous prétexte qu’il ne souffre de rien… Moi qui suis un simple vendeur, et vous aussi chers passants, nous pouvons aisément constater l’œdème sur son pied, alors que le médecin n’a rien vu !! ».
Il est fort possible que le médecin ait refusé de garder ce malade à l’hôpital, après l’avoir examiné, faute de lits inoccupés. Pour une population qui dépasse des centaines de milliers de personnes, l’hôpital Al Hassan Ibn Al Mahdi ne dispose en effet que de 225 lits. Celui d’Hassan II offre 100 lits seulement. Par ailleurs, en plus des habitants de Laâyoune, ces deux hôpitaux drainent aussi ceux des autres régions sud du Royaume dont la superficie globale dépasse les 50 % de l’ensemble du territoire national !
Le directeur régional de la santé brosse de la situation un paysage printanier qui ne reflète pas la pâleur de la triste réalité. Cela est à l’origine d’interminables heurts qui l’opposent aux électeurs des Conseils régissant l’administration de la ville et de la région en général. La santé demeure en effet un point essentiel à traiter, étant donné que ce secteur cause le mécontentement continu des habitants.
L’on est donc en droit de se demander quand se fera la réforme de la santé, un secteur capital pour le bien-être des habitants.