« Taskiwine est un mot amazigh féminin qui veut dire « corne ». Elle a deux fonctions : la première est d’ordre esthétique, où elle est mise sur les épaules des hommes pour effectuer la danse. Elle fait également figure d’arme d’urgence, utilisée il y a longtemps pour mettre de la poudre », explique Moulay Hassan Houssaini, membre du groupe Taskiwine de Taroudant.
Il ajoute que la danse de « Ahwach Tasakiwine » est basée sur des mouvements sportifs puissants et qu’elle se distingue par le costume du danseur qui porte des symboles de ce « Isk » en forme de croissant. Elle n’est accompagnée que de peu de chant, appelé « Tarouzi », pour casser le rythme et ne repose pas sur le dialogue.
« Cette danse n‘est pas connue dans toutes les régions marocaines. Elle est reproduite chez les tribus installées au pied Nord et sud du Ouest d’Atlas, précisément de « Amskroud », dans la banlieue d’Agadir à « Tichka », près de Ouarzazate.
Concernant la naissance de cette danse, notre interlocuteur raconte qu’elle « est née dans un contexte historique où ces régions montagneuses étaient victimes des attaques étrangères, notamment l’attaque portugaise au 13e siècle. Créée au même moment où la poudre a été utilisée comme arme à feu, elle a été employée pour divertir, mais également pour se préparer à une éventuelle attaque de l’ennemi.
Quant au costume, Houssaini précise qu’il commence à la tête sur laquelle on met un turban blanc (rozza). Le danseur porte également une ceinture et un sarouel, une balgha jaune et une ceinture nommée « Ezmizri » qui se croisent au niveau du torse du danseur.
En ce qui concerne le nombre de membres qui reproduisent la fameuse danse de Taskiwine au sud, Moulay Hassan affirme qu’il n’est pas spécifié, précisant qu’il est préférable qu’il ne dépasse pas les dix membres. « En diminuant le nombre de membres, la danse devient meilleure », a-t-il dit.
Les membres du groupe Taskiwine utilisent des instruments comme le « azouay », la flûte, le « awad » et la « taârjéya » pour reproduire cette magnifique danse qui porte des connotations de guerre.
Et alors que la danse a failli disparaitre, un groupe de Taskiwine de Taroudant essaie de lui redonner vie et de la mettre en valeur grâce à leur rôle dans la promotion de cette belle danse, selon Moulay Hassan, avant de faire référence aux problèmes que rencontrent les danseurs sur le plan financier, surtout avec les coûts des costumes et du transport pour animer des spectacles dans les différents festivals locaux.