Les agriculteurs se plaignent également de l’eau usée qui inonde leurs cultures agricoles, affirmant que leurs produits sont trempés dans l’eau de l’assainissement.
Les agriculteurs de plusieurs gouvernorats font face au même problème. Le phénomène du déversement de l’eau sale sur les fermes s’est propagé et provoquent, chaque année, des intoxications alimentaires à des centaines, voire même des milliers de citoyens, à cause des légumes ou des fruits contaminés par l’eau sale. C’est seulement à ce moment que les autorités publiques ouvrent des enquêtes pour déterminer les responsabilités.
400 agriculteurs de la région de Zeridib Labyadh Sidi Echeikh (au sud du gouvernorat) ont dénoncé la situation catastrophique qu’ils affrontent depuis des années, malgré les appels qu’ils avaient lancés aux autorités locales et nationales, notamment pour se plaindre du retard de la liaison au réseau d’électricité de la région de Zeridib.
Taher. S affirme que les agriculteurs utilisent des moyens primitifs pour l’irrigation de leurs produits agricoles et sont obligés de le faire avec les moteurs à gasoil ou à essence, très coûteux.
De son côté, Slimane. H se plaint de l’absence des moyens modernes d’irrigation, surtout l’électricité, qui constitue un obstacle pour assurer leur travail agricole.
Mais le plus grand problème est, selon l’agriculteur Aissa. T « que la région est devenue une décharge d’eaux usées provenant de la ville de Labyadh Sidi Echeikh ».
Mâamer. F a soulevé le même problème. « La situation est insupportable. La région de Zeridib est connue pour ses légumes et fruits. Les agriculteurs n’arrivent plus à joindre les deux bouts et une catastrophe environnementale est très proche », a-t-il indiqué.
Le représentant des agriculteurs a affirmé que les eaux d'égout de la décharge terminale se déversent sur les cultures agricoles et atteignent même les eaux des puits.
Le calvaire des agriculteurs de la région de Zeridib à Labyadh Sidi Echeikh ne s’arrête pas là. Leur représentant, Taher. S, affirme qu’ils font également face aux troupeaux de chameaux qui dévastent leurs récoltes. « Les agriculteurs souffrent à cause de ces animaux qui dévorent tout sur leur chemin », a-t-il insisté.
Ammi Smai, un autre agriculteur de la région, a indiqué que « plusieurs responsables, à l’instar du secrétaire général des agriculteurs algériens, Mohamed Alioui Mohamed, ont rendu visite à la région et ont écouté nos préoccupations, mais les mêmes problèmes persistent ».
A noter que le gouvernorat a vécu des inondations en 2008 et 2011 qui ont nui à des centaines de paysans qui attendent toujours les compensations mises en place par le gouvernement en faveur des sinistrés. Bien que les responsables nationaux et locaux, y compris les députés de la région, aient été contactés, aucune promesse n’a été tenue.