Onze ans plus tard, ce projet s’est avéré être une chimère. Des locaux ont bien essaimé un peu partout, mais aucun n’a été octroyé à son destinataire. Enquête !
Les causes de ce mort-né sont nombreuses. Déjà « Ce n'est qu'une année après le lancement de l'opération, dans le cadre de la loi de finances complémentaire de 2005, qu'un décret exécutif (06-366) est venu plus d'une année après clarifier les critères d'octroi des locaux. Selon ce décret, seuls les promoteurs de l'Ansej, la CNAC et l'Angem (des dispositifs d’emploi des jeunes) sont éligibles…» a expliqué un élu d’Alger.
Par ailleurs, dès le lancement de cette opération, sur le territoire national, les commis de l’Etat ont été confrontés à un problème épineux, l’absence ou l’indisponibilité des entreprises susceptibles de mettre sur pied ce projet.
Le plus inquiétant, dans certaines communes, les responsables locaux ont tout simplement buté sur le foncier « On n’avait pas l’ombre d’une parcelle de terre pour appliquer cette loi à notre niveau, mais comme il s’agissait d’une décision venant d’en haut, on s’est empressé à trouver une superficie à l’extérieur de la ville et en construire des locaux. Le dilemme, l’endroit ne convient à aucune activité commerciale et donc, ces « boutiques » à usage professionnel et artisanal ont été boudées par les jeunes. Aujourd’hui, les lieux ont été détériorés et squattés par des personnes non recommandables » reconnaît le maire d’une ville frontalière avec le Maroc.
Tamanrasset, dans le sud, « érigés sur une assiette un peu isolée des agglomérations, les locaux en question sont ouverts aux quatre vents du fait des actes de vandalisme qu’ils ont subis sous le regard indifférent et le laxisme des autorités locales… » rapporte le journal Liberté.
Nous l’avons compris, de façon générale, c’est l’endroit où ils sont implantés, en plus de l’exiguïté de ces « magasins » qui a posé problème dès le départ.
Cependant, quelques uns ont été distribués un peu partout, mais n’ont pas généré l’effet escompté, à savoir extirper les jeunes de l’hydre du chômage qui les étouffe.
« Déjà, même si j’étais attributaire d’un local, je ne l’aurais pas occupé à cause de son isolement. Et puis, une grande partie n’ont pas profité aux méritants. Le choix des jeunes s’est fait sur le critère du clientélisme et des pots de vin… » croit savoir un jeune de Tlemcen.
Un projet qui a englouti des milliards pour satisfaire l’égo des uns et des autres. Un coup médiatique ostensible pour apaiser des tensions. Au final, des bâtisses laides ceinturant les villes et des jeunes toujours en quête d’un emploi…