« Ne vous méprenez pas, la mendicité est une stratégie qu’elles adoptent pour négocier leurs transactions du soir. Ici les prostituées ne peuvent pas proposer leurs services en s’exposant sur un coin de rue ou dans une cafétéria. Quand elles t’abordent, elles te font les yeux doux, des yeux cachés par une voilette. Des clients potentiels et les âmes « sensibles » sont vite appâtés. Et c’est dans une sorte de conciliabule rapide que le « contrat » est conclu entre les deux parties pour un rendez vous nocturne… » explique clairement un cafetier du boulevard du 1er novembre qui s’est vu offrir un tel service.
« Tu as vu des mendiants en général habiter dans un hôtel quasiment inaccessible aux petites bourses ? Celles dont nous parlons résident dans des hôtels de la ville. Le maquereau se tient à distance, mais il est trahi par ses apparitions épisodiques dans les restaurants ou parfois même dans la rue où elles exercent leur profession » s’interroge notre interlocuteur.
Nous avons tenté de suivre le programme de ces « femmes de joie « des temps modernes.
Venant des régions du centre ouest du pays dans des transports collectifs, ces « travailleuses » sont installées dans des hôtels dont les propriétaires sont dupés par l’accompagnement d’un homme et d’une femme majeurs, et souvent de deux ou trois enfants.
Bien rôdées, ces femmes aux niqab –qui doivent bien cacher quelque chose- sont « dispatchées » sur des espaces du centre ville en groupuscules de trois à quatre personnes. Certaines s’aventurent dans les quartiers en prenant des taxis de ville.
Cette catégorie de prostituées ne vise pas les mosquées, comme le font les mendiantes « ordinaires » sur le seuil des lieux de prière. Elles prennent le soin d’aller aborder directement des jeunes en majorité. Et quand l’amorce tient, les filles excellent dans l’art de la communication, de la séduction. Leur objectif n’est pas de soutirer une pièce ou un billet dans l’immédiat, mais de l’entraîner pour les ébats du soir. Et généralement, les jeunes généreux en payant pratiquement la moitié du prix de la passe. Une sorte d’acompte.
Nous avons voulu en savoir plus auprès du président de l’APC (le maire) sur ce métier qui s’exerce au su et au vu de tout le monde dans l’indifférence totale des responsables. M. Mounir Hebali s’est d’abord montré étonné par cette information comme s’il venait à la connaitre « J’ai bien vu de jeunes filles en niqab dans la ville qui mendient, mais nous n’avons aucune preuve qu’elles se prostituent aussi. Mais, nous allons faire une enquête ! » Réponse pour le moins surprenante pour un élu d’une commune de plus de 240 000 habitants où tout se sait sur le fameux boulevard du 1er novembre (ex rue Clémenceau)
Et même si on pourrait douter sur leur vrai métier à Maghnia, ces voilées attirent l’attention et suscitent des interrogations. Ce qui est grave, c’est qu’elles n’ont jamais été inquiétées par les autorités. « Qui sont-elles vraiment ? Et si elles utilisent tous ces stratagèmes (mendicité et prostitution) pour des objectifs criminels ? Je pourrais paraitre alarmiste, mais la question mérite d’être posée » s’insurge le président d’une association locale, Ahmed B.
Nous avons attiré l’attention d’un responsable de la police sur ce phénomène.
« Ce sont des Algériennes qui ont le droit de se déplacer dans leur pays. Nous n’avons reçu aucune plainte dénonçant un éventuel comportement suspect. La loi nous interdit d’intervenir, ce serait un abus d’autorité… » a-t-il répliqué.
Ces gueuses exceptionnelles venue d’ailleurs continueront de sévir tant que, pour une raison ou une autre, la tolérance est la loi de la déliquescence…