Ils sont répartis entre plus de 2.000 écoles primaires, 600 collèges et plus de 260 lycées. Cette année, un grand nombre de ces établissements est désormais doté de cantines scolaires, notamment ceux implantés dans les zones enclavées et frontalières.
Les autorités qui craignent les grognes sociales, n’ont rien voulu laisser au hasard d’autant que les habitants du sud du pays n’hésitent plus à monter au créneau. En Algérie, l’Education représente le second budget de l’Etat après le ministère de la Défense.
A Ouargla, wilaya frondeuse, le secteur de l’éducation a été par exemple renforcé au titre de la nouvelle saison scolaire par l’ouverture de douze nouvelles structures pédagogiques. Il s’agit de sept nouveaux établissements primaires, de deux collèges (CEM) , en plus d’une annexe d’enseignement moyen dans la commune d’El-Hedjira et une autre du palier secondaire dans la commune frontalière d’El-Borma dans le but de rapprocher les structures éducatives des scolarisés de ces régions enclavées.
«Notre appel a fini par être entendu. Ces nouvelles écoles vont éviter à nos enfants de risquer quotidiennement leur vie sur les routes et de se concentrer sur leurs études», lance avec un air de soulagement Mohamed dont le fils doit passer cette année son brevet d’enseignement moyen.
Dans l’extrême Sud du pays, la wilaya de Tamanrasset recense cette année plus de 54.000 élèves, tous paliers confondus. Là aussi, les pouvoirs publics ont mis le paquet. Le directeur de l’éducation Abdelkader Benhaoued a indiqué que 9.591 primes de scolarité ont déjà été remises aux élèves issus des familles nécessiteuses parmi un total de 17.000 primes accordées à la wilaya. Cette wilaya s’est toujours plaint d’être la grande oubliée du ministère de l’Education nationale.
La wilaya d’Adrar qui recense cette année 107.756 scolarisés affiche un taux d’occupation de 26,2 élèves par salle au primaire, 30,8 élèves en cycle moyen et 25,9 élèves en secondaire. Cette saison a été marquée par l’équipement de nombreux laboratoires d’informatique à travers 39 écoles primaires, 70 CEM et 26 lycées. «Nous le reconnaissons, l’Etat a mis beaucoup de moyens dans la construction d’infrastructures. Cependant, ce dont nous souffrons le plus ici c’est du manque d’enseignants. Nous espérons que le ministère de l’Education réglera ce problème très vite sinon le niveau de nos enfants risquera encore d’en pâtir », explique Meriem, une mère de famille originaire du nord du pays.
Dans la wilaya d’El-Oued qui recense un total de 214.650 scolarisés, l’opération de distribution du manuel scolaire, y compris de la seconde génération, a atteint 90%, ont estimé les services de la direction de l’éducation. Selon la même source, le secteur de l’éducation a été aussi renforcé par l’ouverture de 16 nouvelles structures pédagogiques. Trois cantines scolaires, dont deux dans la nouvelle wilaya déléguée de Djanet, une autre dans la région de Tin-Tourha à Illizi et 10 salles d’extension à travers les communes, viennent renforcer également cette saison le secteur de l’éducation de la wilaya d’Illizi.
Mais comme à Tamanrasset, les parents d’élèves se plaignent du manque d’enseignants. Le constat vaut surtout pour les enseignants de langues vivantes comme l’anglais et le français. «La seule manière de pousser les professeurs à venir ici c’est de les motiver financièrement » suggère Ammar dont le fils doit passer un bac lettres cette année. Ammar redoute que son fils n’achève son cursus sans bénéficier d’aucun cours dans certaines matières, ce qui risque de lui faire rater son bac. « Si ce problème d’enseignants n’est pas réglé nous serons obligés de sortir dehors pour protester. Il y va de l’avenir de nos enfants », prévient Ammar.
La ministre algérienne de l'Education nationale, Nouria Benghebrit, dont la tête est réclamée par les milieux islamistes depuis près d’une année, a donné le 4 septembre dernier le coup d'envoi officiel de la nouvelle année scolaire 2016-2017 à partir de la wilaya de Naâma. Selon les chiffres présentés par le secrétaire général du ministère de l'Education, Abdelhamid Belabed, le nombre d'élèves scolarisés dans les trois cycles d'enseignement et le préscolaire est exactement de 8.691.006 élèves. Un total de 493.626 élèves sont attendus dans le préscolaire, 4.209.022 dans le primaire, 2.727.160 dans le moyen et 1.261.198 dans le secondaire. Tout ce beau monde est encadré par 495.000 enseignants, dont plus de 28.000 nouveaux. Quant aux infrastructures, on comptera cette année 26.488 établissements scolaires, dont 146 nouveaux, outre 14.427 cantines scolaires.