Dans certains établissements scolaires, des enseignants se sont même fait agresser dans les classes. Le partenaire social a tiré l’alarme et a appelé à la nécessité d’une action commune rapide pour lutter contre la propagation de ce fléau dangereux.
Afin de suivre la pénétration des drogues dans les établissements scolaires algériens, le Bureau national de lutte contre la drogue et la dépendance a décidé de lancer une enquête nationale sur la propagation de ce fléau ravageur dans ces milieux au cours du second trimestre de l'année scolaire précédente.
L’enquête a été réalisée auprès de 400 collèges et lycées, avec un coût de 11 millions de dinars algériens (environ 105 mille dollars américains). Une enquête similaire aura lieu dans les universités au cours de la prochaine année universitaire. Le Centre national d'études et d'analyses sur la population et le développement a décidé de superviser l’enquête qui dure sept mois, en collaboration avec le ministère de l’Education nationale. Une enquête préliminaire a déjà été réalisée dans quelques écoles supérieures d’Alger au cours du premier trimestre de l’année universitaire précédente.
Selon un rapport de la Commission nationale de promotion de la santé et du développement de la recherche, relatif à la consommation des drogues par les mineurs en Algérie, paru en 2015, 7,75% des collégiens et 18,77% des lycéens se droguent. Le professeur Taleb Weld Mahmoud, chef du département psychologique des enfants à l’hôpital psychiatrique « Dourayed Hassine », a, quant à lui, affirmé qu’environ 15% des adolescents consomment de la drogue.
Les autorités publiques en Algérie ont révisé leur stratégie en termes de lutte contre la drogue dans le milieu scolaire et ont préparé récemment nombre de programmes de sensibilisation afin de réduire ce fléau. Des rencontres et des séminaires ont été organisés dans les différents gouvernorats, en collaboration avec les composantes de la société civile, aptes à lutter contre ce phénomène qui ne cesse de gagner du terrain.
Narimane Maklati, présidente de l’association de la protection de l’enfance et des personnes âgées, a indiqué, dans une déclaration à « Dune-voices » que ce fléau progresse rapidement, en se référant à la croissance des opérations de saisie, traduisant la hausse du nombre de consommateurs.
Organisant plusieurs rencontres et séminaires relatifs à ce phénomène, Narimane aklati a appelé à la nécessité de renforcer le travail de proximité pour toucher le plus grand nombre de jeunes toxicomanes afin qu’ils se rendent compte de leur situation et qu’ils soient informés des dispositifs mis à leur disposition pour combattre leur dépendance. Elle a également mis en exergue la nécessité d’appliquer les mesures préventives, surtout dans les établissements scolaires afin de sensibiliser les collégiens et les lycéens quant au danger des drogues sur les plans physique et mental.
Les différents protagonistes affirment que les parents doivent, maintenant plus que jamais, être conscients de l’ampleur du phénomène pour porter plus d’attention aux comportements de leurs enfants afin de lutter contre la propagation de ce fléau.