De nombreux cris d’alarme ont d’ailleurs été poussés récemment par les parents d’élèves dans la wilaya pour réclamer la création d’unités de consultation et de suivi qui présenteraient des services de santé dans les établissements scolaires. « Il s’agit d’une vieille revendication qui n’a jamais avancé d’un pouce malgré les rappels sans cesse réitérés à chaque rencontre avec les responsables locaux », affirment les parents.
H. Attaher, membre de l’association des parents d’élèves affirme d’ailleurs à ce sujet que « ce problème a été plusieurs fois soumis aux regards des responsables, afin qu’il soit traité à l’échelle de toutes les municipalités de l’Oued mais rien n’a jamais été fait comme convenu ».
« Les conditions lamentables dans lesquelles vivent la plupart des familles de l’Oued rendent urgente la création d’unités de consultations médicales au profit des élèves inscrits dans les trois cycles scolaires et cela pour éviter qu’ils n’attrapent des maladies chroniques ou des affections graves pouvant avoir de lourdes conséquences sur leur santé dans le futur », assure-t-il.
S. Rabeh, membre de la même association, explique pour sa part que « les unités de consultation médicale ne peuvent que faire du bien aux élèves et à leur santé en aidant à diagnostiquer à temps de nombreuses maladies et à éviter qu’elles ne se propagent par contagion ».
« Il faudrait que les bienfaits de ces unités de consultation médicale profitent à tous les enfants scolarisés dans les trois cycles de l’enseignement (primaire, moyen et secondaire) et dans les trente communes de la wilaya, de telle sorte qu’elles couvrent 100% de la population et que tous les écoliers aient droit à des examens médicaux réguliers et obligatoires », ajoute notre interlocuteur en rappelant l’accord conclu entre le Ministère de l’Education Nationale et le Ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme Hospitalière. Ledit accord stipule en effet que des services médicaux gratuits doivent être fournis à tous les enfants scolarisés, en particuliers ceux issus de familles nécessiteuses et vivant dans les régions lointaines et dans les zones reculées du pays.
Par ailleurs, M. R Mohamed, médecin et membre de l’association, affirme s’être porté volontaire pour participer à une campagne d’inspection dans certaines écoles primaires de l’Oued et avoir découvert à cette occasion que « de nombreuses familles nécessiteuses ne sont même pas au courant que leurs enfants sont malades et qu’ils souffrent en silence de pathologies chroniques et graves telles que l’asthme et l’allergie ».
« D’autres épidémies comme les poux ont été découvertes chez les écoliers dont les parents, pour la plupart du moins, sont si pauvres et tellement démunis, qu’ils n’ont déjà pas de quoi emmener leurs enfants chez le médecin ; que dire de pouvoir leur acheter des médicaments ?! », explique encore le médecin, avant d’ajouter : « Quant aux caries dentaires, c’est un problème qui touche la majorité écrasante des élèves de la région qui ne savent même pas ce que c’est que du dentifrice ni à quoi peut servir une brosse à dents. Aussi faudrait-il que les unités de consultation médicales procèdent aux examens nécessaires et à la sensibilisation de la population à cette maladie grave que les familles ignorent totalement ».
D’autre part, le médecin n’omet pas de souligner l’importance de la santé psychologique des élèves, dans la mesure où, assure-t-il, « il existe plusieurs cas d’enfants souffrant de difficultés psychiatriques dues aux maltraitances qu’ils subissent chez eux de la part de leurs parents. Ainsi, certains d’entre eux, notamment les filles, arrivent à l’école exténués, après avoir eu à s’acquitter des tâches ménagères, tandis que d’autres sont obligés, une fois rentrés à la maison après l’école, d’emmener paître les vaches et les moutons ».
De leur côté, les organismes de la société civile de l’Oued insistent sur le fait que « les autorités publiques doivent créer et rendre efficaces les unités de consultation médicale pour assurer le suivi de la santé des enfants scolarisés et afin de les aider à neutraliser toutes les difficultés qu’ils peuvent rencontrer dans la vie quotidienne et qui pourraient entraver leur réussite scolaire. L’on pourrait ainsi garantir que les études soient suivies dans des conditions normales et dans le cadre de la bonne santé pour tous ».
Par ailleurs, les membres de l’association ont réclamé « la mobilisation régulière d’équipes de renfort composées de personnels médicaux et paramédicaux qui assureraient tout au long de l’année scolaire des examens médicaux gratuits au profit des enfants scolarisés, en plus de campagnes de sensibilisation aux conditions de maintien de la santé publique, ce qui permettrait de parer au problème des caries dentaires largement répandues chez les élèves ».