Ben Zina Fath Allah est propriétaire de la «Pharmacie Tel Amar». Au cours du mois dernier, il a pris l’initiative de réhabiliter la ruelle adjacente de la mosquée de l’imam Malek, située dans Le Quartier Nouveau. C’était «une occasion pour montrer aux services de la commune comment on peur rendre propre la localité et comment on peut s’intéresser à son aspect esthétique» selon les propos de certains participants à la campagne d’hygiène. La campagne a concerné la levée de la poussière des bords des routes, la réparation des fissures des chaussées et des trottoirs, la peinture de ceux-ci, ainsi que la plantation des arbres. Toutes ces activités relèvent des compétences de la commune, si ce n’est de ses devoirs.
Fath Allah déclare: «Notre religion nous apprend que la propreté fait partie de la foi ; donc, il ne nous est pas demandé d’attendre les autorités ou les services communaux. Partant de ce principe, nous avons décidé de lancer cette initiative. Et parce que l’adage dit que ‘les défauts d’une société sont taxés sur le dos de tous ses hommes’, nous ne voulons pas être un fardeau sur la société, mais plutôt des éléments actifs ; et ce n’est que le début incha Allah».
Ahmed Belhbib est l’imam de la mosquée de l’imam Malek. Il agit comme volontaire de la campagne. Il déclare: «J’ai été surpris quand j’ai vu sur les plaques publicitaires l’annonce de la campagne d’assainissement et de réhabilitation de la ruelle de la pharmacie ; car, nous ne sommes pas habitués à ce genre d’initiatives parchemineuses. J’appelle tout bienfaisant à persévérer et à ne pas céder, bien que le chemin soit plein de critiques».
Mohamed Tahar Ben Yahkoum est actif dans l’initiative. Il est reconnaissant vis-à-vis des gérants de la pharmacie. Il dit: «Dépenser de ton propre argent pour l’intérêt public n’est pas une chose facile ; et si tu arrives à le faire, ceci prouve ta sincérité».
Les habitants dénoncent le silence opaque des institutions concernées par la réparation et la reconstruction des faces de la localité, notamment la situation désastreuse des routes et trottoirs, ainsi que le manque cruel de l’éclairage public qui est devenu complètement absent dans certains quartiers. Ils citent comme exemple le croisement près de la Route nationale n°3. Sur ce croisement, on a enregistré un nombre important de violations immorales, en plus des accidents de routes qui ont fait des morts et handicapés.
Les autorités locales, à leur tête le Service de Construction et d’Urbanisation, restent les bras croisés jusqu’à un nouvel ordre. Le wali d’Ouargla, Ali Boukarra, était, le 1er novembre 2014, en visite à la localité. Nous l’avons interrogé sur le retard du développement de la localité en termes des travaux publics. Il répond: «Nous allons faire dans la localité d’Omar, la même chose que nous avons faite à Tamacine».
Il convient de noter que des secteurs entiers sont l’objet d’une marginalisation totale des autorités publiques, notamment les infrastructures routières. Celles-ci subissent de terribles fissures et cassures, à cause des travaux de l’usine du Gaz dans la Ville, ainsi que les fuites d’eau. Des fuites suscitées par le dysfonctionnement de certains tuyaux et la réfraction de certaines couvertures de canaux d’assainissement. Cette situation provoque une grande colère chez les propriétaires des voitures. Il s’agit pour eux d’un véritable cauchemar, notamment la nuit. Car, ces routes ne contiennent aucun panneau de signalisation. Un activiste sur Facebook fait un commentaire sur le panneau d’entrée de la localité, pour dire qu’il n’indique rien. Selon lui, l’entrant dans la localité n’est pas du tout informée ; car, rien n’est indiqué sur le panneau et personne ne sait pourquoi.
Vis-à-vis du silence des services des travaux publics, les gestionnaires de la mairie, notamment le Conseil des Elus, maintiennent leur défense et protection de la commune. Le siège de celle-ci aurait du être détruit et saccagé par les foules révoltées contre leur exclusion des listes de bénéficiaires des terrains et logements du décembre 2014. Des listes qui ne respecteraient pas la transparence et l’équité. Un des citoyens en sit-in à la Place 8 mai déclare que «Les services municipaux ne font rien qu’à l’occasion d’une visite du wali ou s’ils sentent le danger s’approcher ; alors, est-ce qu’on doit nous exploser ou sauter la commune pour qu’on procède à la réparation des dégâts ?». Un autre citoyen indique que «la mairie applique le principe de ‘épargne-moi et frappe fort’. Elle ne se sent pas concernée par la satisfaction des besoins légitimes des citoyens». Un troisième s’interroge «Comment peut-on attendre la gestion d’une mairie à la taille de la localité d’Omar, par un conseil qui, bien qu’élu, n’a pas su contenir une marche de protestation de 72h –malgré l’intervention du Chef d’arrondissement-. Ce qui a suscité la fermeture, durant une longue journée, de la Route nationale n°3 ; un conseil qui n’a pu prendre aucune une mesure d’urgence de nature à mettre fin à la crise asphyxiante née du scandale foncier ?».
Le citoyen d’Omar doit périr dans son remord, du fait qu’il a élu un conseil qui n’a de souci que s’asseoir sur les fauteuils douillets. Ne serait-ce que dans l’attente du Bâton de Moïse qui, si les autorités n’interviendraient pas, peut créer, au moins, un petit changement de la configuration, honteuse, de la localité.