C’est devenu une revendication essentielle pour les jeunes de la région.
Nous avons tenté de connaitre les raisons qui empêchent la mise en place de ces services. Selon les habitants, les jeunes ont peur d’entrer dans le monde de l’investissement, malgré les encouragements de l’Etat algérien dans le cadre de la politique d’emploi et la lutte contre le chômage. La peur de l’échec empêche ces jeunes même de tenter leur chance, surtout ceux qui ne disposent pas d’un capital pour lancer leurs projets et qui refusent les prêts bancaires, usuraires.
La faiblesse du rendement des institutions concernées, notamment les services municipaux, figure également parmi les raisons de l’absence des structures de loisir. Les habitants du village affirment que ce conseil municipal, de 2012 à 2015, est le plus faible de l’histoire du village en termes de réponse aux attentes des jeunes, ainsi que de construction de nouveaux services publics et de loisir, comme le gazonnement du stade municipal.
Les jeunes du village nous ont indiqué qu’ils revendiquent essentiellement la construction de salles de sport, qu’on ne peut trouver que dans quelques écoles.
L’absence de ces structures a engendré la propagation du phénomène de violence chez les enfants qui passent leurs heures perdues dans les places publiques sans surveillance.
Le phénomène de toxicomanie s’est également propagé. N’ayant pas une activité physique, les jeunes se sont tournés vers les cercles de nuit suspects. Selon les statistiques d’une association locale, un jeune sur dix âgé entre 15 et 30 ans se drogue hebdomadairement. Les imams et les conseillers sociaux craignent que ce phénomène se propage davantage à cause du vide que vivent les jeunes.
La mère d’Ahmed a attesté que son fils s’est écarté du droit chemin parce qu’il reste des heures entières seul devant sa maison après une dispute entre lui et ses copains. Idem pour Mohamed qui a failli perdre la vie après une bagarre à coup de couteaux avec l’un de ses amis suite à l’occupation de leur terrain par d’autres jeunes. C’est dire que la raison principale de ces problèmes réside en l’absence de structures de loisir.
Les habitants du village d’Amor revendiquent des structures de loisir, notamment des salles de musculation, en vogue en Algérie. Ils estiment qu’il s’agit d’une nécessité et non pas d’un service de luxe.