Pour la plupart d’entre eux, leurs mères avaient été kidnappées dans des villages, puis violées et libérées pour celles qui n’ont pas été égorgées.
De ces unions légitimées par fetwas des émirs sanguinaires sur des montagnes, leur refuge, sont nés Loubna, Moussa, Abdallah…
Après l’adoption de la loi sur la réconciliation nationale, permettant la réintégration des terroristes dans la société civile, ces jeunes hommes se retrouvent, aujourd’hui, sans identité, donc sans perspectives…
Il est difficile de connaitre le nombre de ces « Sans nom patronymique ». Le sujet est en lui-même tabou.
Cependant, selon nos informations, seuls « 40 dossiers sur 100 ont été traités entre 2007 et 2008 par la cellule d’aide judiciaire au niveau de 7 cours de justice, notamment à Alger, Boumerdes, Tizi Ouzou, Chlef et Bouira dans le centre du pays, car répondant aux conditions requises, à savoir la présence des deux parties au mariage.
Maître Merouane Azzi, président d’aide judiciaire pour la mise en œuvre de la charte pour la paix et la réconciliation nationale a insisté dans un point de presse, sur la nécessité de mettre en place un outil juridique pour la prise en charge de ces enfants. « Un cadre juridique qui permettra de faire des recherches, d’ouvrir des enquêtes et de traiter minutieusement les dossiers restants, en procédant notamment à des analyses ADN »
En 2009, le ministre de l’éducation nationale avait promis de faire le nécessaire pour la prise en charge de ces enfants nés au maquis. Mais en réalité, ce dossier est resté quasiment en suspens en raison de sa complexité et des lourdeurs administratives.
Conséquence : à l’heure qu’il est, ces jeunes algériens demeurent dans l’expectative.
« Je suis né entre deux explosions dans un maquis de l’ouest algérien » confesse Moussa, tout en se gardant d’indiquer son âge, son domicile et sa ville. « Nous portons notre situation comme un lourd fardeau. Nous vivons dans l’anonymat. Et même si nous n’avons pas choisi de vivre dans ces conditions, pour beaucoup, nous sommes les enfants de la honte… »
Moussa (le seul qui a accepté de parler de son destin sous le sceau de l’anonymat) et ses semblables n’ont aucune existence légale.
Mais, il n’y a pas que cela, psychologiquement, ces victimes sont réellement affectées.
Dans un article du Quotidien d’Oran, daté du 30 novembre 2009 « les conditions particulières dans lesquelles ont vécu ces victimes et les scènes de violence dont ils ont été témoins, incitent à examiner avec sagesse le dossier et à œuvrer pour l’insertion de ces enfants nés de pères terroristes… »
Selon un magistrat dont les propos ont été rapportés par la même source « la majorité des unions ont été contractées au maquis, sans assise légale. Très souvent, les femmes ont été mariées deux à trois fois. Il faut donc déterminer qui est l’enfant de qui. Si parmi les terroristes, certains sont morts, il faut qu’on obtienne des preuves afin de délivrer à leurs épouses des extraits d’actes de décès. Ceux qui sont en prison ont l’obligation de signer pour entériner leur union… » Et ce n’est pas une mince affaire !
La réconciliation nationale prônée par le président Bouteflika, puis votée par le parlement, a profité aux différents belligérants de la décennie noire… sauf aux enfants, fruits de l’instinct bestial d’une catégorie rebelle ayant légitimé le viol au nom de leur islam !