Selon Saïd Kazi, le responsable du Parc national de Tlemcen « ces grottes découvertes par des berbères, comportent une galerie de plusieurs salles bien aménagées et disposent d’un éclairage naturel suffisant. Le visiteur a tout le loisir de remarquer l’extrême élégance des dessins naturels, fruits des mélanges entre stalactites et stalagmites… »
Pour s’y rendre, il faut longer des routes tortueuses et des falaises surplombant une rivière, Oued Mefrouch. Une configuration géographique exceptionnelle qui a inspiré les autorités locales à construire un barrage alimentant la ville de Tlemcen et les localités limitrophes, dans un premier temps, avant que l’Etat algérien n’ait décidé d’alimenter cette population avec l’eau de dessalement d’eau de mer.
A l’intérieur, l’on est fasciné par des dessins représentant des endroits des cinq continents, comme la tour de Pise en Italie, la statue de la liberté aux Etats Unis ou encore l’orgue africain…
Selon le guide, un véritable spécialiste de ces vestiges, « Ces grottes divisées en trois galeries menant à des salles, aboutissent à Ghar Boumaza (40 km plus loin), un système hydrologique souterrain qui constitue, selon des spécialistes, le plus grand réseau caverneux souterrain connu en Algérie »
Pendant la guerre de libération, selon notre source toujours, les moudjahidine utilisaient les lieux comme refuge, avant que l’armée coloniale ne s’en rende compte et obstrue la faille par laquelle passaient ces combattants.
Cependant, cette richesse a été longtemps délaissée par la commune d’Aïn Fezza (gérante des lieux) à une trentaine de kilomètres du chef lieu de wilaya Tlemcen.
Le tourisme en Algérie n’est pas le fort des responsables, une situation qui a permis aux agriculteurs de la région de stocker leurs produits, notamment la pomme de terre, les oignons et des fruits.
« La température s’y prête, c’était pour nous, des chambres froides naturelles qu’on exploitait sans payer un centime à l’Etat » confesse un fellah.
Les années 1990, appelées décennie noire (période de terrorisme) ont fini par clochardiser davantage ces grottes.
« D’abord, personne ne pouvait s’aventurer dans les parages et ensuite, les bandes criminelles les avaient expropriées pour en faire un refuge » déclare un ancien élu de la commune d’Aïn Fezza.
Ce n’est qu’en juillet 2006 que cette merveille a été rouverte au public, après restauration.
Ouvertes aux visiteurs seulement les week end et les jours fériés, ces grottes –hormis leur beauté naturelle- n’ont pas été accompagnées par des infrastructures aux alentours, comme un hôtel, des restaurants ou encore des cafés, si l’on excepte les quelques échoppes sans charme qui enlaidissent les lieux plus qu’ils ne les mettent en valeur.
Toujours est-il ce que l’homme ignore, la nature nous subjugue par ses secrets. A la sortie de ces grottes, l’on est tout ému. Et cela ne nous aura coûté que… 20 DA (moins de 20 centimes d’euro)…