Samedi 9 mai, aux premières heures du l’après-midi, beaucoup d’habitants d’Iping, dans le voisinage de Tombouctou, ont reçu un message sur WhatsApp: la famille d’un enfant de 5 ans, Abdelfettah, annonce que son fils s’est perdu et appelle à une mobilisation générale pour le chercher dans tous les coins de la région.
L’enfant Abdelfettah passait sa journée chez ses grands-parents dans la localité d’Iping, au Nord de Zarhou, située à 170 km au Nord de Tombouctou. A un moment d’inattention de ses grands-parents, l’enfant est sorti et a s’est apparemment perdu.
La disparition d’Abdelfettah s’est répandue très vite grâce à WhatsApp. Aussitôt après, les habitants se sont divisés en groupes de recherches du gamin ; chacun de son côté.
Des heures de recherches et de courses contre la montre. Car, les habitants voulaient fouiller la plus large zone susceptible d’avoir capté le petit avant l’obscurité.
Quand il a reçu la nouvelle, Hamata faisait des courses familiales habituelles. Il rejoint aussitôt les groupes de chercheurs. Il suit les traces des pas d’Abdelfettah et le trouve errant dans l’une des localités lointaines de chez ses grands-parents.
On en déduit qu’Abdelfettah aurait suivi les traces de sa maman qui avait l’habitude de leur rendre visite de temps en temps. Après avoir parcouru un chemin vers le Nord, les routes se sont croisées devant lui. Il aurait fait marche arrière. N’ayant plus de repères, il a dépassé la maison de ses grands-parents vers le Sud. Où Hamata l’a trouvé égaré.
La bonne nouvelle est publiée à travers WhatsApp. Ce qui a mis fin aux craintes d’Abdellahi, frère ainé de Abdelfattah. Abdellahi était très inquiet sur le sort de son frère. Car, il a déjà perdu l’année dernière un cousin dans des circonstances similaires. Etant éleveur, le défunt suivait ses cheptels. Il est mort de soif en plein désert. La peine de sa famille était grande. Un vent violent a effacé les traces et empêché de localiser la victime à temps.
Abdellahi pense que le seul moyen pour trouver les personnes perdues est le suivi de leurs traces. Ce qui exige le partage maximal des nouvelles relatives à ce genre d’informations. «Avec l’arrivée de WhatsApp à la région, une nouvelle donne entre en jeu: la circulation de l’info est devenue plus facile, le partage des détails des recherches à la disposition» a-t-il dit.
«Toute annonce, selon laquelle une personne n’a pas donné signe de vie, fait naître les craintes les plus fantaisistes chez les habitants de la région. Car, le désert n’offre pas beaucoup de choix» conclut Abdellahi.