Comme chaque année, Mariam cultive dans son potager tomate, salade, pommes de terre, etc. Ce jardin de maraichage est sa fierté. Chaque matin, cette jeune femme de 25 ans se lève depuis six heures du matin, pour arroser son jardin. Pour obtenir l’eau, elle recourt encore au système utilisé dans le moyen âge. A l’aide d’unecorde, elle tire l’eau du puits pour arroser les 400m2 de potage. « Nous sommes les femmes de Tadjarerte, nous travaillons ici dans nos jardins. Mais, nous avons un grand problème d’eau.La situation est certes dure mais nous ferons notre possible pour aller jusqu’au bout car il y a des objectifs à atteindre », explique Mariam WalletAlmahdi.
« Ce que tu vois, c’est notre travail.Nous travaillons dur dans nos jardins car on n’a ni eau ni du matériel de jardinage. On puise l’eau à la main dans les puits et c’est un véritable problème », explique Assi, une associée de Mariam. Dans le petit campement Touareg à 210 Km, au Nord-Est de Kidal, la spécialité de la population est surtout élevage du chameau et,contrairement aux femmes qui travaillent dans le domaine du jardinage, les hommes s’occupent de l’élevage des chameaux.
Alhousseini, 40 ans,dispose de plus de 50 têtes de chameaux qui doivent boire chaque semaine au moins 400 litres d’eau. Tout comme Mariam, Alhousseini doit tirer l’eau du puits avec ses mains. Il tire environ 1000 litre d’eau à chaque fois qu’il donne de l’eau à ses chameaux. « On a beaucoup de problèmes dans ce désert. Mais, c’est surtout le manque d’eau qui nous inquiète le plus », dit Alhouseini. Toutefois, ce n’est pas que l’eau qui manque dans ce désert, les outils agricoles manquent aussi, ainsi que les outils pour ramener de l’eau du fonds du puits. « Le problème du manque d’eau est également ressenti dans les hôpitaux et cela complique les problèmes sanitaires », explique Hamdi Ag Baba Ahmed.
Ces problèmes de vécu quotidien sont parmi les raisons de la rebellion Touareg contre le pouvoir central à Bamako. Les leaders de cette rébellion demandent une large autonomie pour les populations du Nord, appelé Azawad par la population locale. Depuis 2013, le gouvernement du Mali et les groupes armés du nord sont en discussion pour arriver à un accord de paix, dont les premières lettres ont été signés le 15 Mai dernier par les organisations de l’Azawad, dont la population réclame surtout le développement pour que des populationscomme celle de Tejarerte puissent avoir des moyens plus adéquats pour mieux exercer leurs activités.