Depuis le retrait de l’Etat en 2012 de la région de Kidal, les activités dans le domaine de la santé se font rares dans la région de Kidal, situé dans l’extrême nord-est du pays. Conséquence : les centres de santé sont vide ou presque. Pour toute la région de Kidal, seuls 08 médecins sont restés pour donner des soins aux quelques 67 638 habitants que compte la région.
« Au Centre de santé de la commune de Tessalit, nous avons un médecin, un infirmier, un aide-soignant et une matrone. C’est le cas aussi de la commune de Anefif. Pour les communes d’Abeibara, et Tin Essako, il y a juste un infirmier et aide-soignant. Pour la ville de Kidal, nous avons 04 médecins en exercice », assure un responsable de santé de la région de Kidal qui a gardé l’anonymat pour sa sécurité.
Pourtant ici, avec l’éclatement de la guerre, le nombre des personnes malades a sensiblement augmenté. « En plus des civils qui souffrent des infections respiratoires, du paludisme, de la dermatose cutanée, de la coqueluche, et d’autres maladies fréquentes, nous enregistrons aussi les blessés par les balles les obus ou les explosifs », assure le même responsable régional de la santé, qui ajoute : « au mois de janvier, par exemple, nous avons reçu une douzaine de blessés par balles, alors qu’en moyenne, nous avons une vingtaine de patients enregistrés par jour».
A 200km de là, dans le village de Tejerert, il y a une clinique privée, la seule de toute la zone. Là-bas, les malades défilent tous les jours. Des enfants, des personnes âgées et des femmes enceintes. Selon Dr Hassan de la Clinique Tahaninte, l’hôpital le plus proche d’ici est à plus de 150 kilomètres. Il n’y a aucun centre de santé qui s’occupe des gens et c’est la raison pour laquelle, il a ouvert cette clinique. « Nous recevons plus de 200 personnes par semaine, nous n’avons pas les moyens de prendre en charge tous ces gens-là car nous n’avons pas de matériel médical suffisant. Mais nous sommes dans l’obligation d’aider car il n’y a personne d’autre que nous pour la population à Tejerert », précise Dr Hassen qui souligne, concernant les moyens de transport, que « les malades sont transportés à dos de chameau ou d’âne ». Il regrette que : « la plupart d’entre-eux meurt sans parvenir à la clinique ».
Le Dr Hassan déplore l’absence de l’Etat pour ce service public de première nécessité à l’intention de la population. Selon Alhousseini un habitant de Tejerert, « les deux plus grands problèmes dans ce désert, ce sont le manque d’eau et la quasi-absence des structures sanitaires ». Pour lui, ces deux problèmes sont là depuis des années et personne n’est venu au secours.