Pour les éleveurs, ce sont des petits vers de couleur noire et douze centimètres de long qui sont responsables du sort malheureux de leurs troupeaux. Ces vers vivent dans les arbres d’acacia, une des variétés d’arbres les plus appréciées par le bétail de la région. Ils affaiblissent le bétail pendant l’hiver. Et la pénurie d’eau viendra en été pour s’occuper du reste.
Les populations de la région d’«Agwalil» ont appelé, le 21 décembre 2014, les autorités compétentes à intervenir pour combattre ces vers. Il s’agit d’une région de 120 km², dans le nord-est de l’Assaba et dans le sud-ouest du Tagant.
Pour Hamdinou Ould Tekrour, éleveur dans la région: «Ce fléau est la cause des pertes importantes que nous enregistrons dans les rangs de notre bétail. Il tue notamment leurs fœtus avant même la naissance. Il flétrit les arbres. Nous réitérons nos appels au gouvernement pour prendre les mesures adéquates pour mettre un terme à la capacité de nuisance de ces vers».
On ne dispose pas de chiffres exacts sur les pertes causés par les vers de «Doueïda». Car, «ils frappent des zones rurales très lointaines» selon les responsables du Service d’Elevage près la région. Ces responsables rappellent que «tous les chiffres avancés restent approximatifs».
Le président de l’Association des éleveurs d’Assaba, Ahmed Ould Houmoud, déclare que «ces vers conduisent à la mort de 700 à 1.000 têtes de bétails par an et causent l’avortement de six fœtus sur dix».
Le Délégué régional à l’Assaba du Ministère de l’Elevage, Dr Dia Abderrahmane, rappelle que son département «avait envoyé en 1997 un échantillon de ces vers à des laboratoires français pour les analyser. Les résultats ont prouvé que ces vers contenaient des composantes venimeuses. Mais, aucune suite n’a été donnée à ces résultats. Et l’histoire s’est arrêtée alors là». Dr Dia ajoute qu’aucune organisation nationale ou internationale n’est intervenue pour combattre ces vers.
En attendant une réaction locale, nationale ou sous-régionale, à l’instar de ce qui s’est passé avec les criquets pèlerins, ces vers mortifères du bétail demeurent le principal défi pour l’élevage mauritanien. Un secteur dont la rente fait vivre la plupart des populations. Ces populations devraient-elles attendre le jour où ces vers apparaissent dans les pays développés pour, enfin, trouver des moyens susceptibles de les combattre ?