La production dans les eaux mauritanienne est estimée à plus 900 milles tonne par an sur un potentiel de 1,8 million de tonnes. Les ressources halieutiques de la Mauritanie pourraient être privatisées avec la mise en place d’un nouveau système de quota individuel sécurisé pour accéder aux poissons, ce qui exclurait de nombreux pêcheurs artisanaux.
Pour Ibrahima Sarre, un pêcheur artisan de la coopérative Mool qui emploie 1000 marins à Nouakchott : « nous ne voulons pas le système de quota, c’est la mort des pêcheurs artisans. Aujourd’hui, depuis qu’il faut des autorisations pour construire nos pirogues, nous les pêcheurs on ne peut pas les trouver. Alors que des gens viennent nous vendre ces autorisations et ils ne sont même pas pêcheurs. Nous ne voulons pas que d’autres viennent nous vendre des quotas de poissons. Moi je vis de la pêche. Tu vois tous ces hommes et femmes dépendent de la pêche : où vont-ils aller ? » dit-il en désignant un groupe de travailleurs de la pêche au marché de poisson à Nouakchott.
La nouvelle stratégie de pêche, adoptée pour les cinq prochaines années, propose une nouvelle méthode d’accès à la ressource basée sur des quotas sécurisés ; cela revient à allouer à une entreprise ou un individu une quantité de poissons pour une longue période encore à fixer.
Lors du débat autour de cette stratégie en décembre 2014 le ministre s’est vu opposer la critique des représentants des pêcheurs, que ce projet va entrainer la privatisation de la ressource et qu’il privera les pêcheurs de leur travail.
La Mauritanie a adopté depuis vingt cinq ans six stratégies de gestion de la pêche et l’aquaculture. La nouvelle stratégie, selon un groupz d’anciens ministres des pêches, doit «favoriser les pêcheurs nationaux, renforcer les infrastructures de bases, la préservation de la ressource et l’intégration du secteur à l’économie nationale »
Selon Mr Mohamed Elvaghih, un pêcheur artisan « cette stratégie est un pilier de l’économie nationale. Elle a été préparée par des experts nationaux et étrangers. Son impact sur les pêcheurs sera positif et encore sur le pays. Nous n’avons pas bien compris le système de quota au début mais les choses sont claire maintenant »
Auparavant, le système prévoyait le rendement maximal durable, fixait les zones de pêche et imposait des arrêts biologiques, c’est à dire que l’on contrôlait l’effort pratiqué sur la ressource de poisson disponible, Jusqu’à aujourd’hui, les licences sont établies pour les navires de pêche avec des restrictions sur les engins de pêche, les périodes et les zones d’interdiction de pêche mais n’octroyaient pas la propriété d’un quota, d’un stock de poissons à pêcher, donc le poisson restait la propriété commune des citoyens, il ne devient propriété privée que lorsqu’il est capturé et sorti de l’eau.
La Mauritanie avec ses 720 km de littoral et une Zone Economique Exclusive de 230 milles kilomètre carrés, est reconnue comme l’une des zones les plus poissonneuses au monde est considérée comme l’eldorado des grandes nations de pêche.