Ghandahar c’est le surnom, inspiré de la ville afghane, donné au poste d’entrée au Maroc de Bir Guendouz. L’autre bout d’une zone tampon entre la frontière mauritanienne avec le Sahara occidental revendiqué par le Maroc. Ghandhar et ces trois kilomètres qui séparent le poste de contrôle mauritanien de celui du Maroc, était connu comme lieu de vente de voitures d’occasion venues d’Europe. Les carcasses de voitures constituent la seule tanière pour les clandestins.
Un jeune Mauritanien originaire de Kiffa « moi je vis ici depuis deux ans, j’attends une opportunité pour aller au Maroc, mon dernier escale avant l’Espagne, beaucoup de gens viennent ici pour franchir cette porte pour rejoindre Ceuta et Melilla, des Mauritaniens et autres nationalités subsahariennes, nous sommes trente personnes de la ville de Kiffa ici » me confie-t-il
Le nombre d’immigrés, transitant annuellement par la Mauritanie, dépasse les 100.000 personnes, selon les statistiques des ONG. Les ressortissants des pays de la CDEAO circulent librement en Mauritanie pendant trois mois. Passée cette période, ils sont obligés de quitter la Mauritanie ou demander la résidence. La Mauritanie est un pays d’immigration pour des ressortissants venant particulièrement des pays voisins. 1371 immigrés ont franchi la porte de Ghandahar en 2014.
Ghandahar, une zone désertique inhabitée hostile à la vie, pas d’eau ni pâturage dans cette partie du désert, on ne voit que les carcasses de voitures abandonnées. Ce lieu déserté d’apparence, se remplit de jeunes gens de toutes les nationalités subsahariennes. Jaillissant de nulle part, ces hommes se précipitent et encerclent la voiture qui arrive. Chacun propose ces services. « Qu’est ce que tu veux ? Est-ce que tu pars avec ta voiture au Maroc » lance l’un d’eux. Certains sont mauritaniens, d’autres Sahraouis, Maliens ou Sénégalais. Personne ne veut témoigner. Seul le boutiquier mauritanien ambulant dans sa camionnette, il range des bouteilles d’eaux minérales, des boissons gazeuses, du pain, des œufs. « Ici il y’a tout, les gens ne parlent pas » dit-il.
Le Maroc expulse souvent les clandestins subsahariens sans papiers vers la Mauritanie. L’ONG mauritanienne AIDE l’affirme. « Nous sommes fréquemment appelés pour porter assistance aux clandestins sans papiers, expulsés du Maroc dans la zone de Ghandahar », affirme l’un des responsables d’AIDE.
A Ghandahar il y’a deux types de personnes, les clandestins subsahariens qui veulent franchir la porte vers le Maroc. Ces gens n’ont pas théoriquement besoin de visa, ils doivent avoir une somme de 300 $ américains comme argent de poche pour passer la porte. L’autre type de personnes son les expulsés du Maroc.