Ces journées consultatives interviennent suite à la crise actuelle sévissant dans le secteur des médias, bien que le pays soit pionnier en termes de liberté de presse mais, aussi, en matière d’accusations à l’encontre des journalistes pour la fomentation de la sédition, la diffusion de discours de haine et de racisme entre les fractions du peuple et l’atteinte à la sécurité nationale. Les journalistes, eux, affirment que le pouvoir en place essaie de contrôler le secteur médiatique pour empêcher la mise en place d’une presse indépendante et sérieuse.
Des dizaines de journalistes, majoritairement des correspondants de médias étrangers, qui se sont autoproclamés gardiens du secteur, ont appelé au report de ces journées pour approfondir les consultations afin de procéder à une purge dans le secteur médiatique et le libérer de ce qu’ils ont appelé « les usurpateurs d’identité » qui ont pris le contrôle du paysage médiatique durant les dernières années. Ils ont également salué, dans un communiqué, l’absence du gouvernement à ces journées consultatives qui ne jouissent pas de l’unanimité des journalistes.
Dans le même communiqué, ils ont fait part de leur étonnement de l’organisation improvisée de ces journées et de la mise à l’écart des connaisseurs et des experts du secteur.
Quant aux organisateurs des journées consultatives, ils ont affirmé qu’elles constituent l’occasion pour engager des réformes sérieuses du secteur et en finir avec l’anarchie qui le distingue. Les conclusions ont comporté, selon eux, les recommandations des participants, dont principalement la nécessité d’avoir une carte de presse unie en améliorant les conditions de son obtention et en imposant des conditions plus strictes aux médias en contre partie de la subvention gouvernementale annuelle.
Les recommandations des participants ont également porté sur l’appui et l’encouragement apportés à la presse régionale, lui accorder les privilèges nécessaires pour s’acquitter de son rôle et l’améliorer, ainsi que l’encouragement de l’émission de journaux en langues nationales, indiquant que « les autres » auraient dû présenter leurs idées durant les ateliers des journées afin de réformer le secteur au lieu de publier des communiqués dont l’objectif serait de nuire aux journées.
Le ministre porte-parole du gouvernement mauritanien, Mohamed Amine Weld Cheikh, a affirmé, à la clôture des journées consultatives, que le gouvernement appliquera les recommandations des participations.