Mint Mohamed raconte les difficultés rencontrées lors de sa grossesse, qu’elles soient au niveau de la malnutrition, du suivi rudimentaire de la grossesse, ou des difficultés de diagnostic. Pour sa part, M.A. habitante de Kiffa, plus de 400 kilomètres au Sud de la capitale, évoque la malnutrition comme cause du non-aboutissement de ses deux premières grossesses.
« La croissance de mon fœtus s’arrête au 2ème mois, faute de produits alimentaires nécessaires à son développement », explique la dame, déçue des propos rapportés par son médecin. « La sentence est irrévocable. C’est un problème de nutrition. Mon corps ne peut pas transmettre à l’embryon les aliments indispensables à sa croissance », précise-t-elle.
De tels cas renvoient sur les raisons des ratios élevés d’avortements, décès à la naissance, ou sous l’âge de cinq ans, voire même sous l’âge de 15 ans, en Mauritanie. La malnutrition est une cause fondamentale.
Les études montrent que la malnutrition et la faiblesse de la prise en charge médicale sont les causes fondamentales des problèmes de santé chez la mère et l’enfant en Mauritanie. Ces mêmes études évoquent la faiblesse de l’infrastructure médicale et l’indisponibilité des ressources humaines, notamment, dans l’intérieur mauritanien et les quartiers marginalisés de Nouakchott.
Le Secrétaire général du ministère mauritanien de la Santé reconnait par ailleurs les ratios élevés de mortalité chez les enfants âgés de moins de 15 ans, ainsi que celles des mères à l’accouchement, qui s’élèvent respectivement à 122 0/00 et 686 / 100.000.
L’experte en nutrition, Arbia Ahlna, évoque la malnutrition comme source fondamentale des ratios élevés de décès de la mère et de l’enfant. Arbia insiste sur l’organisation de campagnes de sensibilisation qui mettent en valeur l’importance de la nutrition, comme étant le moteur de la lutte contre les décès élevés de la mère et de l’enfant.
L’experte rappelle du contenu du dernier rapport de l’OMS sur la santé de la mère et de l’enfant en Mauritanie, qui tire la sonnette d’alarme à propos des risques de famine dans certaines régions mauritaniennes.
Il est toutefois utile de rappeler que le gouvernement mauritanien adhère à plusieurs programmes pour lutter contre ces fléaux, de concert avec des organisations internationales comme l’OMS ou l’UNICEF. Les autorités publiques ont par ailleurs décidé de faire les efforts qu’il faut afin d’atteindre les objectifs du millénaire à la fin de 2015, consistant à réduire, des deux-tiers, les décès des enfants âgés de moins de 15 ans, et de réduire des trois-quarts, les décès des mères à l’accouchement.