En parallèle à la légère amélioration des conditions d’éducation dans les grandes villes, plusieurs villages connaissent un manque d’école et des difficultés à les rejoindre. Nombre d’élèves bravent le danger pour gagner leurs écoles, comme c’est le cas des élèves de la partie à l’est de « Tamourot Enâaj » au gouvernorat de « Tagant » qui doivent utiliser un moyen de transport primitif appelé localement « Barkata ».
Les habitants de cette région sont confrontés annuellement aux pluies diluviennes qui les isolent du reste des villages. C’est pour ceci qu’ils ont inventé la « Barkata », une sorte de radeau qui est transporté en tirant sur un fil fixé à l’autre rive.
« Lalah », mère de trois filles qui utilisent quotidiennement ce moyen pour gagner l’école, affirme qu’elle avait le choix entre les priver de l’éducation ou prendre le risque. Elle a décidé qu’il fallait qu’elles poursuivent leurs études, malgré les dangers. Elle précise que la « Barkata » n’est pas le seul obstacle auquel ses filles font face. Elles doivent également marcher 3 kilomètres à pieds pour arriver à l’école.
Le supplice des élèves de « Tamourot Enâaj » renvoie à la souffrance des élèves des campagnes mauritaniennes.
Le manque d’écoles, d’instituteurs et d’équipements, ainsi que les difficultés des déplacements ont contribué à la propagation du phénomène de l’abandon scolaire, considéré comme l’un des sujets les plus complexes, qui a des répercutions néfastes sur l’ensemble du système éducatif de ce pays du Nord-Ouest africain.
Le conseiller éducatif Lamine weld Mohamed nous a indiqué que l’Etat doit libérer la fille rurale des chaines de l’analphabétisme, de la pauvreté et de la marginalisation, à travers l’intensification des efforts pour mener à bien plusieurs programmes de développement dans les zones rurales incitant à la scolarisation.
Il faut également rapprocher les écoles des campagnes et fournir des aides pour inciter les habitants de ces régions à encourager leurs enfants à poursuivre leur éducation.