Fayez Sarraj contesté à Tripoli et dans d’autres villes de l’Ouest libyen; la présence militaire française et la hausse des prix contestés par les manifestants ; Combats intenses à Syrte et espoirs d’armistice à Derna. Tel est l'état des lieux du moment dans cette Libye aux rebondissements qui ne finissent pas depuis plus de cinq ans.
L’atelier organisé par le Maghreb Economic Forum à Tataouine le 12 mai 2016 a permis de confirmer le grand potentiel de la région de Tataouine – et plus largement de la Tunisie – en matière d’énergies renouvelables. Les participants se sont accordés sur ce point et ont rappelé des atouts géographiques et climatiques exceptionnels (étendues désertiques, fort taux d’ensoleillement annuel et vents fréquents). La région possède également une infrastructure de formation qui, bien que nécessitant encore d’être développée, elle constitue une base intéressante pour former à l’avenir une main-d’œuvre active et productrice de richesses.
Le conflit interne en Libye entre la tendance conservatrice nationale, incarnée par la majorité des tribus de Benghazi et celles de Zentane, d’une part, et les représentants de l’Islam politique (frères musulmans et autres), d’autre part, a laissé sa trace non seulement à l’intérieur de la Libye mais, également sur les frontières. La présence massive des armes et les allégeances multiples des tribus libyennes ont compliqué davantage une situation déjà dangereuse. Les actions des groupes armés en Tunisie sont en étroite liaison avec les armes en provenance de Libye ou les groupes armés installés en Libye, qui ont entrainé les auteurs des attentats en Tunisie.
Les forces loyales au gouvernement Sarraj sont désormais à l'intérieur de la ville de Syrte, après un mois de combats. Les sympathisants de Daech ne contrôlent plus que le quartier central de la ville abritant leurs institutions. Les interrogations s’amplifient sur les conséquences des attaques contre Daech à Syrte, Derna, Sabratha et, même, Tripoli.
La situation financière ne s’est pas arrangée en Libye, malgré les promesses de la Banque Centrale et de la Présidence du gouvernement de réconciliation nationale dès son arrivée à Tripoli, depuis environ deux mois. Cette situation a eu de mauvaises répercussions sur les citoyens. Les banquiers et les spécialistes estiment que la crise est due à plusieurs facteurs, notamment les dissensions politiques, les problèmes sécuritaires, la suspension de l’exportation du pétrole et la chute de ses prix, ainsi que l’absence de confiance entre les banques et les clients, qui ont retiré leurs économies.
Les agressions contre les femmes en Libye se sont accrues de façon vertigineuse durant ces trois dernières années. En fait, le trio agression, oppression et ségrégation contre la femme règne en maître mot sur la scène politique et sociale en Libye.
L’immigration clandestine à travers la Méditerranée reprend de plus belle avec le retour du beau temps. La Libye constitue le principal pôle de départ après les accords passés avec la Turquie concernant les réfugiés syriens.
Les forces spéciales britanniques ont aidé les forces de Misrata à reprendre les localités occupées une quinzaine de jours par Daech, au début de mai 2015 et avancer vers la ville de Syrte, chef-lieu de l’EI en Libye. Les combattants de l’EI ont essuyé de lourdes pertes dans ces combats.
En Libye, depuis la chute de Kadhafi et jusqu’aujourd’hui, la détérioration de la situation sécuritaire et la faiblesse du gouvernement central ont largement ouvert la voie aux flux incessants de l’immigration clandestine venant notamment du Sud. De nombreuses histoires sont rapportées par ceux qui traversent le Sud-Est libyen après avoir franchi les frontières avec le Soudan, le Tchad, le Sud-Ouest ou encore les portails frontaliers qui séparent le pays du Niger et de l’Algérie… Plusieurs milliers de kilomètres au cœur du désert étaient déjà, du temps de Kadhafi, bien difficiles à contrôler ; que dire aujourd’hui …?
Il est désormais évident que les maîtres des groupes armés de Tripoli ont fermement ordonné à leurs milices de ne pas inquiéter le chef du gouvernement de transition Fayez Sarraj et même de faciliter son entrée dans la ville. Et pour ce qui est des propos hargneux du chef du gouvernement de salut Khalifa El Ghouil, le chroniqueur politique Mansour Younes considère qu’ils « ne vont pas dans le sens des vents qui soufflent en faveurs de Sarraj à Tripoli ». Pourtant, tout cela est loin de signifier que la situation devient stable dans la capitale libyenne.