Reggane, région dans laquelle la France coloniale a effectué ses premiers essais nucléaires au début des années 1960, est aux Algériens ce que Tchernobyl est aux Ukrainiens. Cette zone quasi-déserte avec seulement 20.400 habitants répartis sur 124 300 km2 garde encore les séquelles des expériences nocives de l’ancienne puissance coloniale.
Depuis que l’armée a pris en main, à la fin du mois d’octobre 2014, la gestion de la crise née 10 mois plus tôt d’affrontements sanglants et récurrents entre les Ibadites (*) et une partie de la communauté arabe de rite malékite (*), le calme revient progressivement dans la Vallée du M’Zab, située dans la wilaya de Ghardaïa. Pour rétablir le calme, le gouvernement a dû tout de même sortir la grosse artillerie et durcir son discours à l’endroit des «fauteurs de troubles».
L’exploitation du gaz de schiste à In Salah, lancée récemment à titre d’expérimentation, a suscité de vives réactions chez les habitants de Tidikelt. Ils étaient nombreux à investir la rue pour exprimer leurs craintes et exiger l’arrèt immédiat des travaux de forage avant que la situation ne dégénà¨re en émeute.
Ils sont oubliés dans les sables de Oued Souf. Personne ne demande de leurs nouvelles. Personne ne vient leur rendre visite. Ils vivent dans un silence éloquent. Les jours se succèdent pour eux, comme une éternité constituée d’années de vaches maigres.
Les nomades: une série infinie de souffrances personnifiée par des familles ensablées dans l’extrême pauvreté. Les maladies et épidémies entourent leurs tentes de tous les côtés. Leurs enfants sont coincés entre l’analphabétisme et l’ignorance. La protection sanitaire ne croise pas leur chemin. Quant au téléphone portable et internet, ils n’en n’ont même pas entendu parler.
Au-delà des festivités, Rakb, un système ancestral de règlement des conflits qui existe bel et bien à qui veut bien voir et entendre.
« La transmission des savoirs techniques et esthétiques et la confection des bijoux targuis est notre noble métier artisanal. Elle est le savoir-faire millénaire des Inaden (Mâalims). » Explique avec une fierté, Nouh Azaoui, notre génie Mâalem.
A In Salah, capitale nationale du vent et du néant, du premier puits de gaz de schiste, les vieilles racontent une belle légende de résistance au mal absolu. Hadjrat Al Anissa, le rocher de la demoiselle, évoque une région ou la nature a cette force extraordinaire qui donne à ses habitants des prouesses inégalables, voire inconnues de leurs propres détenteurs.