La vue de cet étang n’augure pas d’une pêche abondante. Mais, les hommes du quartier y amènent leurs filets tous les matins. Ils s’attendant à ce que sa largesse leur jette de poissons.
Une pêche qu’attendent, confiantes, leurs épouses et sœurs. Une pêche qui constitue l’élément de base de leur principal, et souvent unique, repas quotidien: le déjeuner.
Camara et camarades savent que la nature de leur étang leur impose la patience, l’attente, et rien que l’attente et le plongeon dans ses eaux sales. Ils savent très bien comment attirer les poissons vers leurs nasses.
Grâce à ce petit étang qui afflue de la rivière Karakoro, les habitants de ce village arrivent à s’assurer une autosuffisance quotidienne. Une autosuffisance qui dure un nombre de mois variant en fonction des précipitations pluviales de chaque année.
Séquence de Camara: Nous venons à cet étang pour la pêche. Et toutes les populations environnantes, différentes soient-elle, viennent ici pour la même raison. Nous n’exerçons pas la pêche pour un but commercial ; ce que nous pêchons constitue juste notre besoin quotidien. Maintenant, je m’excuse. Car, je dois retourner «à la mer»…
Les femmes de Djoubaly commencent la préparation du déjeuner, même avant le retour des hommes. Elles ont confiance à la détermination de leurs maris et à la générosité de l’étang de Djoubaly. Ainsi va la vie. Grâce à la sueur des hommes et l’effort des femmes.
D’un hivernage à autre dépend le cycle de vie de cet étang. Un étang qui ne cesse d’approvisionner en poissons les populations de Djoubaly. Et ce jusqu’à sa dernière goutte d’eau.