Le gouvernement malien ainsi que les autorités mauritaniennes ont signé cet accord en juin dernier. Certains réfugiés refusent ce programme, tandis que d’autres se préparent à rentrer au pays.
Fatima welt Sidi, une femme au foyer résidente au camp raconte : « Nous avons assez souffert. Il est temps de quitter l’enfer du refuge bien que nous sommes conscients qu’un enfer d’un autre genre nous attend, mais nous le préférerons parce que c’est chez nous ». Khemissi Hidra Mohamed, l’un des chefs tribaux habitant au camp, a affirmé leur refus du plan annoncé concernant le retour volontaire : « Ce n’est pas le moment pour une telle initiative. Les attaques perdurent, la situation est de plus en plus tendue et la peur domine sur les régions du nord du Mali ».
Le responsable de la coordination des réfugiés maliens en Mauritanie, Sidi Ag Abdallah ne partage pas le même avis : « Il faut que les réfugiés rentrent chez eux. La situation actuelle est parfaite pour leur retour et les organisations humanitaires encouragent ce retour. Plusieurs réfugiés se sont inscrits dans le programme du retour volontaire, ce qui est une preuve de leur volonté de rentrer chez eux ».
Khelifa Wel Mohamed, père de sept enfants qui vit dans le camp Mberra depuis le début de la crise au nord du Mali en 2012, estime, quant à lui, qu’endurer la souffrance au camp est mieux que de vivre entre la vie et la mort dans un pays où des centaines de personnes meurent chaque jour.
De son côté, le responsable de l’un des mouvements signataires de l’accord de paix et de réconciliation au Mali, Tey Ag Mohamed indique qu’ils n’ont rien à voir avec ce plan et qu’ils refusent de contribuer au retour des réfugiés maliens actuellement. « Il faut d’abord instaurer la sécurité et un accord de paix global au territoire de l’Azawad. Il est également nécessaire de compenser les réfugiés, individuellement et collectivement, pour ce qu’ils ont perdu à cause de la guerre qui les a forcés à quitter leur pays et émigrer vers la Mauritanie et les autres pays voisins. Le retour des personnes déplacées dans les régions du Mali doit précéder le retour des réfugiés, outre la fourniture d’une infrastructure (bâtiments, écoles, hôpitaux, etc…) pour les aider à s’installer.
En contrepartie, le conseiller au ministère de Solidarité, d’action humanitaire et de la reconstruction du nord du mali, Madou Touré, affirme que « le gouvernement malien a signé un accord tripartite avec le Haut-commissariat des réfugiés relevant des Nations-Unies et la Mauritanie pour le rapatriement de 100 mille réfugiés. Il a appelé toutes les parties prenantes à faciliter les procédures du retour volontaire des réfugiés maliens à leur pays. Le ministre affirme que le gouvernement malien travaille sur l’amélioration de la situation sécuritaire dans ces régions d’où les réfugiés sont originaires. Le gouvernement malien procède également à l’échange d’informations avec ses partenaires sur ce programme pour convaincre les réfugiés de rentrer chez eux.