Cet accord signé en deux phases : la 15 mai par le gouvernement et groupes d’autodéfense proches de Bamako et le 20 par la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), prévoit certains points. Il s’agit de la démobilisation, du désarmement et de la réintégration (DDR) outre la création de deux nouvelles régions administratives au nord du pays (Ménaka et Taoudeni) et la mise en place des autorités intérimaires. Onze mois après la signature de l’accord où en sommes-nous?
La mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger se poursuit de façon très timide. Il était prévu dans l’accord que «dans les 60 jours suivant sa signature de l’accord, une Commission nationale pour le DDR serait mise en place ». Mais ce n’est que quatre mois après (mois octobre) que les différentes parties ont convenu à la mise en place de cette commission.
De son côté le gouvernement s’était engagé à créer deux nouvelles régions administratives au nord du Mali, à savoir : la région de Ménaka et celle de Taoudéni; créées en 2012 par la loi N° 018 du 2 mars 2012. Il a nommé en conseil de ministres les gouverneurs de ces deux régions, le 19 janvier 2016.
Après cette nomination la coordination des mouvements de l’Azawad et la plateforme des groupes d’autodéfense proches du gouvernement ont multiplié les rencontres avec les communautés de ces nouvelles régions, notamment celle de Taoudéni, pour échanger les points de vue sur l’organisation de cette localité.
« Nous avons tenu une réunion où les chefs de fraction ou de village sont venus déclarer leur intention d’aller dans tel ou tel arrondissement de la région », a indiqué Boubacar Ould Hamadi, point focal de la CMA à Tombouctou.
Dans la même logique de mise en œuvre de cet accord, le gouvernement a soumis à l’assemblée nationale un projet de loi pour la nomination des autorités intérimaires. Il s’agit de remplacer les élus locaux (Maires, conseillés) qui ne sont pas actifs depuis la crise de 2012 par des autorités intérimaires en attendant l’organisation des élections communales.
Cette loi a été votée par la majorité des députés. « Dès que les autorités intérimaires seront installées dans les régions du Nord, le processus prendra un nouveau coup d’accélérateur. » indique D. Boulkassoum Haïdara, président intérimaire du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti au pouvoir
Selon D. Haïdara le processus de sortie de crise doit être mené avec « une grande patience ».
Du 7 au 10 avril dernier, le ministre de la défense Tiéman H. Coulibalya a organisé une rencontre sur les moyens à employer pour l’intégration des ex-rebelles. Une disposition importante de l’accord, qui doit encore être mise en œuvre. Mais « tous les ex-combattants des groupes armés ne sont pas éligibles à l’intégration », prévient le ministre.
Au mois de décembre dernier, la coordination des mouvements de l’Azawad et la plateforme des groupes d’autodéfense proches du gouvernement ont remis à la Mission des Nations Unies pour la stabilité au Mali (MINUSMA) leurs listes de sites de cantonnement des combattants. La mission onusienne a ainsi débuté la construction de deux sites (à Gao et Tombouctou). « Un grand pas dans le processus de mise en œuvre de l’accord » s’est félicité Almou Ag Mohamed porte-parole de la CMA à l’époque.