Ici pas d’explosion de mines ou de détonation d’armes lourdes. Pourtant les évènements au nord Mali influent sur la sécurité à Bamako. En démontre l’effectif élevé des vigiles devant les hôtels, ambassades et sites administratif. Mais aussi La tentative d’assassinat en début de semaine contre le général Mohamed Abderrahmane Ould Meydou. Il a été touché à la jambe et à l’épaule. L’officier supérieur malien était très actif dans les combats contre les groupes armés du Nord en 2012.
Une tentative considérée par plus d’un comme la preuve de l’insécurité grandissante à Bamako. Selon Arouna Diallo, professeur de Géopolitique « il n’y’a pas de doute cette recrudescence de violence est le résultat de la dégradation sécuritaire dans les régions Nord-Mali sur Bamako »
« Bamako est une ville stratégique. De par sa position et son rôle. En plus c’est la capitale économique et administrative. Quand il y a une crise forcément Bamako en pâtit. C’est l’effet domino »,a-t-il poursuivi.
Portes-feuilles
L’instabilité sécuritaire du Mali, pas de quoi séduire les investisseurs. Plusieurs corps d’activités économiques tournent au ralenti. C’est le cas de Mamadou Coulibaly, Chef d’escale dans une société de transport. Il fait régulièrement la navette entre Bamako-Gao.. « Avec les récents affrontements entre les groupes armés, beaucoup de passagers ont annulé leur voyage vers le Nord. Ils disent ne pas être pas en sécurité. Cela impacte négativement notre business » explique-t-il.
A combien se chiffrent les pertes économiques dues à la crise? Pour répondre à cette question nos rendez-vous sont restés sans suite au niveau du protocole du ministère de la réconciliation nationale. « Nous ne sommes pas en mesure de vous fournir de chiffres sur les pertes économiques, faute d’enquête à ce sujet. Voyez plutôt au ministère de la solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction des régions du Nord », nous confie un conseiller du ministre au détour de l’escalier.
Même son de cloche au ministère de la solidarité, de l’action humanitaire et de la reconstruction des régions du Nord. Pas de réponse.
Fantasme
Les images des affrontements au nord Mali ne sont pas diffusées sur l’ORTM, la chaine nationale de télévision, très regardée à Bamako. Il faut compter sur les chaines étrangères pour ceux qui ont le moyen de s’offrir des décodeurs numériques. Un déficit qui met la population en emphase des réalités du terrain. Ce manque d’information fait germer plus d’une théorie et fantasmes. Du haut de ses 23 ans, Moulay Koukeïna, jeune étudiant en gestion explique « La ville de Gao est considérée comme le centre du monde. C’est pour cela que les Français veulent y installer une base militaire pour contrôler le monde entier. »
Au bord d’une route très bruyante se trouve la boucherie de Soumaila Sangaré. Un kiosque fait de tôle et de bois. Il lit un quotidien d’information pendant que des mouches festoient sur un bout de viande accrochée.« La crise au Nord-Mali est due à la France, c’est elle qui met les maliens les uns contre les autres. » Il y a deux ans, les forces françaises ont été accueillies par des scènes populaires de joie. Les drapeaux Français et Maliens flottaient partout. Aujourd’hui, l’effervescence est retombée d’un cran.