Au cours d’une prise d’otage qui a duré 10 heures, 22 personnes ont péri : des Belges, des Chinois, des Russes, un Américain et un Israélien. Plus d’un mois après l’attaque terroriste, l’agence dune-voices a approché certains étrangers pour savoir comment ils évaluent la situation sécuritaire dans la capitale malienne.
« Je suis à Bamako depuis le mois de septembre. Quand l’attaque du Radisson a eu lieu j’étais en déplacement à Paris. Mais je n’ai pas hésité à revenir pour mon travail », dit Fred, un Suédois rencontré dans un petit hôtel discret de Bamako.
Fred n’a pas voulu être filmé, ni pris en photo, comme beaucoup d’autres étrangers de diverses nationalités qui fréquentent ce lieu.
En cette période de fêtes de fin d’année, bon nombre de ces étrangers retournent fêter chez eux. Cependant, ceux qu’il a été possible de rencontrer, n’expriment pas de craintes particulières en matière de sécurité.
« Moi, je me sens plutôt en sécurité. Un de mes amis me dit qu’ici, c’est plus facile de se faire blesser par une moto que de se voir attaquer par un terroriste. Du coup, je me sens en sécurité », affirme Yves Parizeau, un canadien rencontré sur la rue princesse, connue pour l’abondance des bars et des restaurants.
Il est arrivé à Bamako, il y a seulement un mois, juste après l’attaque du Radisson.
Cela ne veut pas, pour autant, dire qu’il y a zéro risque, selon Fred. « La sécurité totale n’existe nulle part dans le monde d’aujourd’hui. Même pas dans les plus grandes du Monde, pourvues de puissants dispositifs de sécurité », explique-t-il, avant de conclure, résigné : « le risque d’attentats est désormais universel et il faut vivre avec ».
A Jamad, un Brésilien d’origine libanaise ne voit pas les choses sous le même angle. Il renchérit : « C’est Dieu qui protège. Donc, je ne vois pas de raison pour avoir peur. Ceux qui font les attentats, ont les moyens d’agir partout, s’ils le veulent ».
Une source sécuritaire de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA), a déclaré sous couvert d’anonymat que des mesures ont été prises pour prévenir toute autre attaque terroriste. « On ne peut pas révéler ces mesures. Cela risque de les rendre inutiles » proteste-il quand nous lui demandons de donner plus de détails.
Même ton rassurant au ministère de la sécurité intérieure, où les responsables affirment que des dispositions ont été prises pour éviter la reproduction d’incidents pareils à ce qui s’est passé le 20 novembre dernier à l’hôtel Radisson.
Interrogé sur l’évolution de la situation, le chargé de communication du ministère de la sécurité intérieure, Amadou Sangho, a confié que les services sécuritaires ont eu écho de plusieurs menaces. Mais, la situation est sous contrôle, a-t-il assuré.
Toujours en rapport avec les dispositions sécuritaires, l’état d’urgence a été levé. Il a été décrété le mardi 22 Novembre, pour 10 jours, lorsque la situation l’exigeait, toujours selon M. Sangho. Mais, la situation a évolué. Par ailleurs, l’hôtel Radisson a rouvert ses portes le 15 décembre après 25 jours de fermeture.
Au niveau des différentes ambassades basées à Bamako, personne n’a voulu se prononcer sur l’évolution de la situation sécuritaire.