Dans un communiqué de la coordination des mouvements de l’Azawad, publié le 2 février, il est indiqué qu’« à la demande de la plateforme, la CMA a tenu avec la GATIA à Kidal des réunions de concertation pour une gestion commune de la ville ».
Selon Sidi Elmoctar Ag Elbacka, membre de la plateforme, ce retour était prévu lors de précédentes discussions entre les deux groupes. « Nous avons installé notre quartier général en face du camp I de Kidal. Tout se passe normalement et c’est la suite du processus d’Anéfis » précise-t-il.
Contrairement aux informations véhiculées dans certains médias, parlant de tension, l’arrivée du GATIA à Kidal, s’est passée dans une ambiance de paix, selon la CMA.
« Il y a des esprits malsains et alarmistes qui refusent le consensus et qui pensent que le GATIA rentre triomphalement. Aucun coup de fusil n’a été tiré »a déclaré Mohamed Ould Mahmoud, membre du bureau politique de la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA), contacté par la correspondante de Dune Voices au Mali.
« Si le GATIA est à Kidal, c’est parce que c’est voulu et accepté par toutes les parties. La plateforme participera à la gestion de la ville de Kidal », ajoute-t-il.
En effet, fin septembre début octobre 2015, les tribus du nord du Mali s’étaient réunies à Anéfis, dans la région de Kidal, pour régler les différends qui les opposent. Il s’agit notamment des Ifoghas qui composent la majeur partie des groupes rebelles et des Imghads considérés comme proches de Bamako.
Cette rencontre a eu lieu en présence de trois ministres maliens. Elle avait pour objectif de mettre fin aux hostilités qui opposaient les deux parties (CMA et GATIA) dans la localité d’Anefis, de libérer des prisonniers et d’entamer le processus pour la mise en œuvre de l’accord de paix.
« Les travaux ont commencé par la rencontre de la communauté Imghad et celle des Ifoghas dont les résultats ont été excellents et ont débouché à un pacte social entre les deux communautés.
Ensuite, il y a eu la rencontre tripartite Arabe, Imghad et Chamanamasse qui s’est bien déroulée. Il n’y a pas eu de document signé dans cette rencontre tripartite, mais nous nous sommes entendus sur tous les aspects liés à la politique, au développement et au vivre ensemble » avait indiqué, à l’époque, Algatak Ag Mahamoud, un membre du GATIA.
D’autres rencontres ont suivi celles d’Anefis. Au mois de décembre dernier, c’est à In-Khalil, à 300 kilomètres au nord de Kidal, que les antagonistes se sont retrouvés pour « enterrer la hache de guerre » selon un membre de la CMA.
De son côté, la Mission des Nations Unies pour la Stabilité au Mali (MINUSMA) n’avait pas directement participé à ces rencontres mais elle avait encouragé le processus enclenché à Anéfis.
Depuis le mardi 2 févier, les échanges continuent entre la CMA et de la plateforme à Kidal. Les deux parties sont convenues à ce que la plateforme ait trois représentants des les différents comités de gestion de la ville, sauf un qu’elles jugent ‘’sensible’’, celui de la défense.
« On avait dit qu’il faudrait que les membres de la Plateforme entrent dans les comités de gestion de la ville. On leur a proposé trois personnes à siéger au sein de ce comité et le volet sécuritaire va suivre après », ajoute, Mohamed Ould Mahmoud.