Cette situation kafkaïenne résulte notamment du fait que les services administratifs se sont effondrés et que les fonctionnaires chargés de les maintenir en état de marche ont fuit par contraintes des terroristes ou de la guerre qui faisait rage entre les rebelles touareg et l’armée malienne.
C’est le cas, par exemple, de Kidal où les citoyens manquent de tout. Pour pallier à ce problème, la Coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) a créé provisoirement un comité de gestion dont la mission est, comme son nom l’indique, de gérer la ville de Kidal. Ce comité est formé de membres issus des trois principaux mouvements politico-armés de la Coordination des mouvements de l’Azawad et qui sont le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA), le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) et le Mouvement arabe de l’Azawad (MAA).
Dans son entreprise, la CMA bénéficie du soutien de la mission onusienne au Mali (MINUSMA). Cela va bientôt faire deux années depuis que ce comité est à pied d’œuvre. Le comité de gestion administrative de la ville de Kidal est composé de plusieurs commissions (Education, santé, humanitaire, protection de l’environnement, assainissement, énergie,…, etc.). Jusqu’à maintenant, les habitants de Kidal sont plutôt satisfaits du travail accompli par cette structure. «Depuis la mise en place de ce comité, nous avons constaté un retour de l’ordre administratif. C’est moins chaotique qu’avant», consent un habitant du quartier Etambar.
Soupçon de corruption (Inter)
Néanmoins, une partie de la population estime que la situation aurait pu être meilleure si l’argent de la communauté internationale n’avait pas été dilapidé. Pis encore, la population accusé les membres de «détourner les dons destinée à la population». Ces détournements présumés ont d’ailleurs suscité la colère de la population qui a manifesté avec bruits son mécontentement au niveau de la Place de l’Indépendance. Leur slogan était : « Non à la corruption, Oui à l’implication des jeunes et des femmes dans la gestion de la ville».
La Coordination des mouvements de l’Azawad, visiblement consciente de la gravité de la situation, a toute de suite invité le comité de gestion de la ville de Kidal à réunir ces différentes commissions et à trouver des solutions aux revendications de la population. C’est d’ailleurs suite à cela que le Comité de gestion de Kidal a décidé de se mettre à la tache et de détruire des constructions illicites. Mais là encore, la population a crié au scandale. Celle-ci soupçonne tout bonnement certains dirigeants de la CMA de chercher à s’accaparer des terrains sur lesquels étaient bâtis les demeures illicites en question.
Mais ces soupçons ont vite été balayés d’un revers de la main par la CMA. «Il n’y a pas de malversations du tout dans cette affaire. La démolition des certains bâtiments qui entourent le Fort qui est un espace historique était nécessaire surtout que les maisons en question étaient abandonnée depuis très longtemps. La commission a donc jugé nécessaire de libérer l’espace pour construire un super marché à la place», a annoncé le président de la commission chargée de la protection de l’Environnement. Le comité de gestion administrative de la ville de Kidal, a-t-il ajouté, « travaille avec la coordination des ONG, des entreprises et les partenaires de bonne volonté pour ce qui concerne les aides et les travaux de développement de la région». Il n’empêche, la population dit rester vigilante car elle refuse de se faire davantage «berner».