« Il s’agit de protéger les femmes et les enfants contre les violences et toutes autres formes de violation de leurs droits civils, civiques, politiques et économiques dans le cadre de l’Etat de droit et de la démocratie », assure la présidente de l’ODEF, Mme Mallé Aïssata. « Le projet va contribuer à la protection et à l’assistance des femmes et des filles contre les violences grâce à des activités de formation, d’information et de sensibilisation des populations sur les violences spécifiques faites aux femmes », explique-t-elle.
En termes pratiques, le projet consiste à initier des campagnes d’information et de sensibilisation sur les violences spécifiques subies par les femmes et leurs conséquences, par des conférences débats, des émissions radio et des affiches, dans les trois régions concernées. Le programme va essayer d’abord d’identifier, avant de prendre en charge au moins 60 victimes de violences.
Il s’agit d’abord d’assurer aux victimes un accompagnement psychologique, médical et juridique. Pour réussir ces tâches, il est impératif de renforcer les capacités de trois cellules régionales d’appui aux victimes de violences en matière de moyens et mécanismes de prévention de ces violences et de connaissances des dispositions juridiques pour y faire face.
Par ailleurs, lors de la cérémonie de lancement du projet, la présidente de l’ODEF, Mme Mallé Aïssata, a remercié l’Union africaine pour l’appui offert aux victimes des violences faites aux femmes. Cette assistance, a-t-elle dit, est le signe de l’implication de l’Union africaine dans le processus de sortie de crise, traversée par le Mali, et notamment ses femmes, à travers une action concrète en direction des victimes de violences dans les régions de Mopti, Gao et Tombouctou.
Pour la mise en œuvre du projet, la responsable de l’ODEF a annoncé l’organisation d’un atelier de relecture ou d’adaptation des modules du guide de prise en charge des victimes de violences et du guide d’animation sur les violences spécifiques. Un atelier de capitalisation sera aussi initié dans le but de dégager les acquis, les forces et faiblesses du projet.
Pour sa part, la représentante du ministère de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Mme Yaba Tamboura a estimé que la mise en œuvre du projet permettra de trouver les moyens nécessaires pour faire face aux conséquences désastreuses des violences commises sur les femmes et les filles.
Mme Yaba Tamboura s’est dite convaincue que ce projet permettra à un grand nombre de personnes de connaitre la tragédie que les femmes et les filles ont vécu au Nord de notre pays pendant l’occupation. Ce qui, de son avis, mettra les populations dans la disposition de se prémunir contre la répétition de ces actes barbares et sauvages.
Evoquant le volet accompagnement psychologique, médical et juridique du projet, la représentante du ministère dira que le projet permettra de réparer les sévices et d’assurer la réparation matérielle des préjudices subis. Elle a apprécié et salué, à ce propos, la décentralisation des activités du projet et l’implication des médias.
Le haut représentant de l’Union africaine pour le Mali et le Sahel, Pierre Buyoya, a réitéré l’engagement de la structure à accompagner notre pays pour une sortie de crise et une paix durable.
Les femmes présentes lors du lancement de ce projet disent attendre pour voir si l’on peut garder espoir dans un Mali, sans cesse divisé.