« L’école est vide. Les enfants viennent chaque matin et malheureusement ils ne reçoivent pas de cours », déplore le directeur de l’école Abbal Ag Mohamed Ali.
« A Kidal, les écoles sont détruites. Les bancs et les tables sont cassés et en plus il n’y a pas assez d’enseignants » ajoute –t-il regrettant de voir les enfants trainer dans les rues au lieu d’être à l’école pour s’instruire.
Selon Jidou Ag Raganas, un parent d’élève, l’école était devenue inaccessible dans la région de Kidal à cause de l’insécurité qui régnait dans la ville mais, poursuit-il, « aujourd’hui, on n’est plus en guerre puisque toutes les parties ont convenu à un accord de paix. Il est donc temps que l’Etat intervienne et garantisse toutes les conditions nécessaires pour assurer la reprise officielle des cours dans tous les établissements éducatifs ».
En réponse aux préoccupations des parents d’élèves, le syndicat des enseignants locaux a pris l’engagement de dispenser des cours aux enfants dans la cour de l’école. « On s’est porté volontaire pour tenir les enfants en classe et ne pas leur faire perdre l’année scolaire 2015-2016», indique Rhissa Ag segdi, un enseignant.
Pour Baye Ag Mahmoud, élève au lycée, « les seuls perdants dans cette histoire ce sont les élèves. Notre avenir est en danger et malheureusement ni le gouvernement malien ni la CMA ( coordination des mouvements de l’Azawad) ne semblent être conscients de la gravité de la situation », s’indigne-t-il.
Pour sa part, le coordinateur de la commission des gestions et d’administration de la ville, Zeyd Ag Mohamed signale que l’UNICEF, à travers son représentant qui s’est rendu à Kidal, le 25 octobre dernier, s’était engagé à intervenir pour assurer la reprise des cours dans la région. Selon la même source, l’UNICEF assurera la formation d’enseignants volontaires, la réhabilitation des écoles, la garantie de la fourniture scolaire et la prise en charge d’une cantine scolaire.
Outre l’éducation, la région de Kidal est dépourvue, depuis la crise de 2012, de tous les services sociaux de base comme la santé et l’énergie.
Aujourd’hui, les habitants revendiquent le retour à une vie normale avec un accès à toutes les commodités.