Certains ont même fermé boutique et arrêté leurs activités en raison de la grande baisse du nombre de touristes, voire même, l’absence de visiteurs étrangers dans la ville. Des guides touristiques et des artisans ont choisi de changer de créneau pour pouvoir subvenir aux besoins de leurs familles.
Selon Boubacar Touré, promoteur de l’hôtel Bouctou : « depuis le début de la crise jusqu’à nos jours, le tourisme est en agonie. Il n’y a plus de touristes. A part la MINUSMA qui a loué deux hôtels, les autres souffrent vraiment ».
Et d’ajouter : « Nous sommes endettés. Nous n’arrivons pas payer nos factures ni à verser les salaires des employés. Nous arrivons à peine à survivre grâce aux rares ateliers de formation qui se tiennent ici. On peut faire souvent deux semaines sans clients ».
Monsieur Touré indique que les hôteliers, les guides touristiques et les artisans ont appelé le gouverneur et les autorités à intervenir pour examiner les moyens de redynamiser le secteur du tourisme.
Selon Abdoulaye Littiny Cissé, président des jeunes guides à Tombouctou : « depuis 2009 o ù il y a eu un enlèvement de touristes dans la ville, les choses ont pris une autre tournure. Rien n’est plus comme avant. On arrive à peine à survivre grâce à de petits projets »
Abdoulaye Littiny Cissé a ouvert une petite boutique. Ce petit commerce lui permet de subvenir à ses besoins et d’avoir une entrée d’argent.
« Il est vrai que personnellement j’arrive à me débrouiller mais malheureusement ce n’est pas le cas de tous les guides touristiques dont environ 80% qui se sont retrouvés subitement au chômage à cause de la crise », dit-il.
Pour Abdoulaye Littiny Cissé , il convient aujourd’hui que tous les guides se mobilisent pour s’entraider et pouvoir surmonter la crise. Il explique également que certains guides ont eu la chance de travailler avec la MINUSMA ou avec certaines ONG actives dans la région.
La même source déplore le mutisme de l’Etat, qui estime-t-il, devrait intervenir pour résoudre la crise financière et économique des professionnels du secteur du tourisme à Tombouctou.
« Le chômage et le désespoir peut pousser les gens vers le banditisme ou autres comportements graves », pense Abdoulaye Littiny Cissé.
« Nous avons soumis au gouverneur de la région un projet pour redynamiser le secteur touristique qui repose sur la promotion de la destination de Tombouctou à l’échelle internationale et l’animation de la ville à travers l’organisation de festivals comme celui du désert et d’autres manifestations culturelles », soutient-il.
Pour sa part, SAYNI CISSE porte- parole des artisans de Tombouctou regrette la période avant 2012.
« L’artisanat est aujourd’hui vide. Nous n’avons plus des clients. C’est seulement les Burkinabés et d’autres étrangers qui travaillent pour le maintien de la paix au MALI qui viennent souvent acheter quelques articles ici. C’est à travers ça que nous arrivons difficilement à survivre.»
Certains autres artisans qui vivaient du tourisme se sont trouvés obligés de se convertir dans d’autres métiers. Tel est la cas de Chabane Chaibani qui est handicapé. Il est marié et a trois enfants. Avant la crise, il travaillait à l’hotel BOUCTOU comme blanchisseur. Aujourd’hui, il a ouvert un petit restaurant dans son quartier.
Chabane n’est finalement qu’un exemple parmi tant d’autres qui montrent que la crise qui a éclaté en 2012 au Mali a eu des graves conséquences sur l’économie du pays en général et celle de Tombouctou en partculier.