Pourtant, cet hôpital est l’unique centre de soins pour les dizaines de milliers d’habitants de la région. Adultes, enfants et femmes enceintes s’y adressent tous les jours pour prendre les soins nécessaires.
Allongé sur un lit, Mossa Ag Ibrahim âgé de 23 ans souffre d’une blessure par balle au niveau du bras gauche. « Je suis là depuis 48h et je n’arrive pas à dormir à cause de la douleur, le médecin cherche à m’évacuer parce que le bloc opératoire n’est pas fonctionnel en raison du manque d’électricité et de personnel qualifié » dit-il
Nanna walt Alhamdou est sage-femme à l’hôpital de Kidal. Elle indique qu’elle vient d’accueillir une jeune fille de 17 ans ayant des complications suite à son accouchement. « La patiente court un grand danger si elle ne reçoit pas une intervention immédiate d’autant plus que son état de santé ne lui permet pas de se déplacer vers Gao et de parcourir une distance de 350kms », déplore-t-elle.
De son côté, le médecin chef de l’hôpital, Atta Ag AZOULEDJ confirme l’insuffisance de certains éléments de première nécessité comme l’électricité, le matériel de base et le personnel qualifié.
« Même si le CICR met un groupe électrogène à notre disposition qui fonctionne de 8H à 14H et de 18H à 00H, on ne parvient toujours pas à exercer normalement notre travail », regrette-t-il.
Et d’ajouter : « lorsque le groupe électrogène ne fonctionne pas, les produits pharmaceutiques sont exposés à la chaleur »
En réaction à cette situation, le gouvernement du Mali a décidé d’envoyer une délégation sur les lieux pour diagnostiquer les pannes du générateur central et rétablir à nouveau l’électricité dans la région de Kidal outre le recensement des besoins nécessaires aux niveaux du personnel et des équipements médicaux à l’hôpital de la ville.
Le président de la commission chargée de la santé à Kidal Touwa Ag Haballa affirme, quant à lui, avoir discuté avec les équipes de la compagnie d’électricité sur le rétablissement total de l’électricité dans toute la ville et la réhabilitation du centre de santé de Kidal.
Tiona Rothier Koné chargée de la communication à l’Energie Du Mali (EDM-SA) dit que la compagnie a procédé à l’évaluation et essaye actuellement de voir comment et quand elle peut répondre aux besoins de ces populations.
A cause du conflit qui oppose le gouvernement malien et la coordination des mouvements de l’Azawad (CMA) depuis 2012, l’administration malienne est absente de Kidal. Non seulement il n’y a plus d’électricité mais la ville souffre aussi du manque d’eau, d’éducation et de tous les services de bases qui étaient garantis par l’Etat.