« La Mauritanie est le seul pays au monde où on ne dispose pas d’une loi sur la santé reproductive, avec bien sûr la Côte d’Ivoire…», s’indigne la dermatologue Fatimetou Maham, secrétaire générale de l’ONG Stop Sida.
La situation de milliers de migrants africains se dégrade de plus en plus à Nouakchott. Ces migrants avaient quitté leurs patries, notamment le Mali, la Côte d’Ivoire, la Sierra Léone et la Liberia, à cause des conditions difficiles suscitées par des problèmes économiques et sécuritaires que leurs pays connaissent. En plus, ils prennent la Mauritanie pour un passage vers l’Europe. Aujourd’hui, ils sont embarrassés à Nouakchott.
Les immigrés maliens viennent en République islamique de Mauritanie à la recherche de travail. Ils savent pourtant que la régularisation de leur statut juridique est difficile. Cela n’empêche qu’ils travaillent dans des domaines marginaux tels que la maçonnerie, le nettoyage, les services temporaires, les charrettes de vente d’eau et les ateliers de refroidissement, etc.
« J’hésite désormais beaucoup avant de prendre la décision d’entamer une nouvelle grossesse, ayant perdu mes deux premiers enfants », affirme Fatma Mint Mohamed, habitante du quartier Lemghiti de Nouakchott. « J’ai fait ma première fausse couche, alors que j’étais enceinte de six mois. Le deuxième est plus dur, deux semaines avant mon accouchement. La cause invoquée est la même : arrêt de croissance », précise-t-elle.
130 000 enfants mauritaniens seront atteints de malnutrition en 2015, selon les estimations du bureau du Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNICEF). 33 000 cas risquent une malnutrition sévère. Ce nombre pourrait même être dépassé si le gouvernement mauritanien ne prend pas de mesures préventives pour lutter contre cette maladie mortelle, selon l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS).
Le phénomène du mariage précoce est largement répandu dans la société mauritanienne. Cela a même des racines profondes dans la culture populaire qui glorifie la famille et la fille se mariant à un âge précoce.
L’accès à l’eau potable est devenu le plus grand défi quotidien pour les habitants du quartier Lemgheïty. Ce quartier se situe dans le sud de la moughatâa de Dar Naïm. Celle-ci est la capitale de la wilaya de Nouakchott Ouest, la plus pauvre parmi les wilayas de la capitale.
Nouadhibou est la capitale économique de la Mauritanie. Il y vit un nombre important de migrants subsahariens, dont beaucoup ne disposent pas de cartes séjour, ce qui les expose à toutes les sortes d’exploitation.
A l’origine, le khayssal (mot Wolof donné aux produits dépigmentants) était utilisé par les personnes très pigmentées pour s’éclaircir le teint. Aujourd’hui, le phénomène gagne en ampleur et le khayssal est utilisé, en plus, par celles qui ont déjà la peau claire pour devenir encore plus claire. Pire, cette pratique qui était du domaine du privé et du tabou, envahit des espaces publics, jusqu’à entrer dans les pratiques sociales traditionnelles.
« Nous ivoiriens résidents en Mauritanie sommes traqués nuit et jour par la police mauritanienne pour une histoire de carte de séjour. Carte censée être supprimée selon nos autorités. Ce n’est peut être pas la meilleure solution mais appliquer la réciprocité (refouler les mauritaniens de Côte d’Ivoire) aura le mérite d’alerter la partie mauritanienne sur les conséquences du nom respect de ces accords ».