La crise libyenne, d’une part, les flottements de la lutte des autorités en Tunisie contre la petite contrebande, d’autre part, ont fait que les manifestations des jeunes Tunisiens à Ben Guerdane et Dhehiba ne se sont jamais arrêtées. Ces jeunes vivent de la petite contrebande d’essence et de marchandise.
Les forces sécuritaires tunisiennes parviennent à neutraliser régulièrement des terroristes depuis l’opération de Ben Guerdane, il y a une quinzaine de jours, sur les frontières tuniso-libyennes. Une situation qui pousse à l’inquiétude.
Le chaos régnant en Libye plane sur l’avenir de la Tunisie, notamment en matière de sécurité et de perspectives économiques. Les citoyens du Sud tunisien sont dans l’incertitude la plus complète. Ils vivent une peur multidimensionnelle.
La déception se lit sur les visages des centaines de jeunes rassemblés devant le siège du gouvernorat à Kasserine. Ils ne parviennent plus à communiquer avec les responsables qui ne font que multiplier les promesses.
Les jeunes de Kasserine sont impatients de voir venir investisseurs et employeurs dans leur région. Le chômage est à son paroxysme avec près de 30%, alors qu’il est de 14 % à l’échelle nationale. Ils contestent l’absence de transparence dans les circuits administratifs.
« Le terrorisme, même pas peur ! », c’est sous ce slogan que des activistes dans le domaine de l'environnement, des intellectuels et des journalistes ont organisé sur les monts Chaâmbi des festivités à l’occasion du Jour de l’An 2016.
Avec la recrudescence de la violence et de la guerre dans des villes libyennes particulièrement dans l’ouest du pays, les autorités tunisiennes manifestent clairement leur crainte des risques qui menacent leur pays. Elles craignent notamment l’infiltration d’éléments terroristes vers la Tunisie et l’introduction d’armes au profit de certaines parties à l’intérieur du pays.