La promesse qui avait été faite de reboucher les fosses septiques et d’en arrêter l’usage n’a jamais été tenue. C’est la raison pour laquelle les habitants de la commune de Dhaya Ben Dhahoua et du quartier de Touzouz Maaniya font aujourd’hui pression sur les autorités pour qu’elles s’activent et fassent raccordement rapidement leurs maisons au réseau local de collecte des eaux usées. Plus de 50 000 habitations devraient bénéficier de ce projet qui comprend 1900 mètres de canalisations.
Hadj Ibrahim, un des représentants des notables de Dhaya ben Dhahoua, explique : « Le projet remonte à près de six ans mais les travaux n’ont démarré que fin 2015 à cause des lenteurs administratives liées à la régularisation des titres fonciers des terrains destinés à accueillir la réalisation du projet, projet qui ne doit pas prendre plus de deux ans normalement pour être bouclé ».
« Les travaux connaissent un grand retard faute de sérieux de la part des entrepreneurs, poursuit-il. C’est probablement le non-paiement de la première moitié des frais qui a empêché ces entrepreneurs de dépasser la première étape du projet et d’achever de reboucher la totalité des fosses septiques traditionnelles. Lesquelles fosses demeurent encore utilisées par les habitants, ce qui donne l’impression que les travaux n’ont pas du tout avancé ».
Pour sa part, F. Issa, un habitant de la commune, précise que « la prolifération des fosses septiques traditionnelles, qui provoquent en collectant les eaux usées de graves infiltrations et des odeurs infectes, représente une véritable menace pour la santé des habitants qui ne supportent plus de vivre dans cet endroit ».
« Plusieurs d’entre eux, et notamment des enfants, ont d’ailleurs été atteints de maladies respiratoires dûes à ces émanations. C’est pourquoi, il faut parvenir à un accord entre les autorités et les entrepreneurs pour accélérer la réalisation du projet », poursuit notre interlocuteur.
Un autre habitant de la région ajoute dans le même contexte : « Nous en sommes à la deuxième année du projet et, jusqu’à présent, on n’a pas fini la réalisation des travaux qui concernent l’assainissement de la plaine du M’zab qui regroupe quatre communes (Ghardaia, Dhaya Ben Dhaoua, Bounoura et El Atef). Tout le monde remarque d’ailleurs que ce projet avance à pas de tortue, pour ne pas dire qu’il fait du sur-place… En même temps, personne ne fait rien ».
Ces plaintes n’ont pas plu à l’un des élus locaux qui les considère comme « injustes à l’égard des efforts consentis par le Conseil Municipal ». « On dénombre un total de plus de mille fosses et il n’est pas du tout facile de les combler toutes, même si le projet exige que ces fosses soient rebouchées, d’autant qu’elles constituent une menace pour la santé des habitants et pour l’équilibre écologique de cette région qui domine la plaine du M’zab », affirme-t-il.
L’élu explique également que « construction d’un réseau d’assainissement secondaire sera bientôt lancé dans l’ensemble des communes et que les services qui s’en chargeront effectueront aussi le centre de liaisons du projet gigantesque qui a pour objectif l’assainissement de la plaine du M’zab ».
Notre interlocuteur reconnait toutefois le retard du projet mais il en impute la responsabilité au maître d’œuvre.
Des décisions d’expropriation ont par ailleurs été prises à l’encontre de propriétaires de terrains par lesquels doivent passer les canalisations, et avec lesquels aucun accord n’a été trouvé. La finalisation des travaux dépend aussi du règlement de ces problèmes administratifs. Une finalisation d’autant plus urgente que l’oued M’zab est régulièrement frappée par les inondations et qu’il s’agit de prévenir les conséquences des changements climatiques dévastateurs dans la région.