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la célébration de l’anniversaire de la révolution suscite de moins en moins d’enthousiasme la célébration de l’anniversaire de la révolution suscite de moins en moins d’enthousiasme
21
février

Anniversaire de la révolution libyenne : une célébration et de nombreuses interrogations

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Les Libyens ont fêté le sixième anniversaire de la révolution du 17 février 2011 qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi. Cet anniversaire survient alors que le pays traverse une crise politique que tous les efforts régionaux et internationaux n’ont pas réussi à résoudre, notamment à cause du durcissement des positions et du refus des protagonistes de faire des concessions.

 

Une crise qui se reflète sur la rue libyenne, divisée entre différents camps. Il y a ceux qui soutiennent la révolution dans l’absolu, estimant qu’elle a sauvé le pays d’une dictature ayant trop longtemps muselé les libertés et freiné l’instauration d’institutions démocratiques. Dans ce camp, il y a deux courants, le premier considérant que la révolution demeure un acquis même si elle a été trahie par certains acteurs politiques, spécialement ceux qui, soutenus par des forces étrangères, ont voulu passer outre la volonté des électeurs et régner par la force des armes. Le deuxième courant regroupe tous les optimistes, accrochés à l’espoir de voir une réelle démocratie s’imposer un jour. Ils estiment que le conflit est une nécessité et une fatalité historique qui disparaitra avec la disparition de ses causes.

 

Mais les pro-révolution ne sont pas les seuls sur la scène. Dans le camp opposé, il y a tous ceux qui regrettent la stabilité de l’avant-2011, malgré l’arbitraire et la mauvaise qualité des services aux citoyens. Pour eux, la liberté n’a aucun sens en l’absence de paix civile et de sécurité.

 

Conflit armé

 

 

Sur le terrain, alors que la Libye célèbre l’anniversaire de sa révolution plusieurs régions sont toujours déchirées par l’affrontement entre différentes factions. Les combattants de Daech (organisation de l’Etat Islamique) ont été expulsés de Syrte et de Benghazi. Mais le périmètre de la base d’Al-Jofra au sud du croissant pétrolier, à l’est libyen, demeure le théâtre d’une lutte féroce entre les forces de l’armée libyenne sous le commandement du maréchal Khalifa Haftar, et le groupe des Brigades de défense de Benghazi, loyal au mufti de l’ouest libyen, Sadok Gariani. Les Brigades de défense de Benghazi veulent mettre la main sur la région, riche de champs pétroliers notamment « Al-Sarir », « Massalla » et « Al-Nafoura », qui produisent 60 % de la totalité de la production pétrolière libyenne. La région abrite également les plus grandes raffineries de pétrole et les plus importants ports d’exportations, en l’occurrence « Al-Sedra » et « Ras-Lanouf ».

 

Ce conflit armé met en évidence la rivalité entre l’est et l’ouest pour contrôler le croissant pétrolier, situé entre Syrte et Benghazi, qui représente 80 % du secteur de l’énergie dont la totalité de la production est de plus de 45 milliards de baril de brut, et 52 trillions de mètres cube de gaz.

 

 

La tragédie de Taourga

 

L’anniversaire de la révolution survient également alors que les habitants de la ville de Taourga souffrent pour la sixième année consécutive d’un éparpillement aux quatre coins du pays après leur transfert forcé à l’été 2011, par les milices armées de Misrata. Malgré les efforts de conciliation et les accords passés, Taourga demeure une ville fantôme, 30 000 de ses habitants étant toujours déplacés.

 

 

Crise économique

 

Cet anniversaire rime, par ailleurs, avec une crise économique caractérisée par la dégringolade du dinar face au dollar américain, (le dollar est passé de 3.1 dinars en 2015 à 6 dinars et même plus actuellement) ce qui a fait exploser les prix et nuit au pouvoir d’achat des Libyens. Ces derniers font également les frais d’une pénurie de liquidités dans les banques, qui les oblige à passer des heures entières dans d’interminables files d’attente, pour toucher une part dérisoire de leur argent.

 

 

La Libye est, ainsi, au bord de la faillite. Les gouvernements libyens successifs n’ont pas su juguler la crise. Les réserves de change de la banque centrale libyenne étaient pourtant de 300 milliards de dollars en décembre 2011. La moyenne de la production de pétrole était d’environ 1.5 million de barils pour une valeur dépassant, à l’époque, les 100 dollars par baril, fournissant des ressources supplémentaires au Trésor public, à hauteur de 60 milliards de dollars par an, durant les années 2013 et 2014. Les gouvernements successifs n’ont pu ni remédier au problème du chaos sécuritaire et de la prolifération des groupes armés, ni mettre un terme à la crise économique et financière, replongeant le pays dans la corruption.

 

La flamme de l’espoir éteinte

 

Six ans après la chute du régime de Mouammar Khadafi, les Libyens peinent toujours à réaliser les objectifs de leur révolution, notamment l’édification d’un Etat civil, unifié, libre, souverain, régi par une constitution s’inspirant de la volonté du peuple et des principes du 17 février. Ces principes se basant sur le respect des droits de l’Homme, la séparation des pouvoirs, la mise en œuvre d’une justice indépendante, et la mise au place d’institutions nationales garantissant une large participation politique, la pluralité et l’alternance pacifique et démocratique.

 

Ce sont ces slogans qui ont été brandis dès le déclenchement de la révolution, des slogans pour lesquels beaucoup de Libyens sont morts. Mais, selon l’analyste politique Ezzeddine Aquil, les Libyens ont, aujourd’hui, revu leurs ambitions à la baisse, n’aspirant plus qu’à arrêter la terrible machine de la violence et à mettre un terme à l’obscurité qui enveloppe le pays, dans le cadre d’un consensus entre Fayez Sarraj (le président du Gouvernement d’entente nationale depuis mars 2016) et le chef de l’armée libyenne, le maréchal Khalifa Haftar, les principaux protagonistes de l’échiquier libyen. Seule leur entente pourrait être en mesure de stopper ce conflit absurde et rendre l’espoir à des millions de Libyens.

 

Aquil affirme que les objectifs de la révolution du 17 février ont été ignorés à cause de la lutte de pouvoir entre deux pôles. Le premier croit, dans une certaine mesure, en l’instauration d’un Etat de droit et en la dissolution des milices armées quelles que soient leur idéologie et leurs allégeances, et à l’intégration de leurs membres dans les institutions de l’Etat. Le deuxième pôle œuvre par contre à l’instauration d’un Etat théocratique, régit par le courant de l’islam politique sous la direction du parti de la justice et de la construction (PJC), le bras politique des Frères musulmans.

 

La victoire de ces deux courants sur Daech, à Benghazi et à Syrte, peut être considérée comme l’avant-signe d’un futur consensus entre les belligérants, qui étaient déjà parvenus à s’unir pendant la révolution du 17 février.

 

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