Le mouvement « 25 février » s’est engagé à créer de « nouvelles formes de militantisme », après sept ans de contestations de rue qui ont mené à « l’emprisonnement de certains de ses militants et à l’agression d’autres par les forces de l’ordre, sans parler du chantage subi par certains pour les pousser à se désister » selon les déclarations du mouvement.
Dans une interview à Dune Voice, Sidna Weld Mohamed Lamine, membre fondateur du mouvement affirme que « le mouvement a été créée pour accompagner le citoyen, le sensibiliser à ses droits, et faire pression sur les régimes qui le gouvernent » notant que « pour atteindre ses objectifs, le mouvement a recouru à la contestation pacifique, tout en réussissant à créer d’autres formes de militantisme et à initier les citoyens à la culture pacifiste ». Weld Mohamed Lamine ajoute que « son mouvement entretient de bonnes relations avec les forces de l’opposition et les organisations des droits de l’Homme, qui sont des partenaires dans le processus de changement, notamment les partis et les organisations sérieux ». Et de noter : « Les slogans brandis par le mouvement sont le départ du régime militaire et la mise en place d’un Etat civil où l’armée joue un rôle limité ».
Noura Bent Ahmed Babou Weld Eljid, activiste au sein du mouvement depuis 2016, ajoute pour sa part que « les objectifs du mouvement sont également la mise en place d’une justice sociale réelle » notant que « le mouvement œuvre à formuler une nouvelle stratégie de travail qu’il adoptera dans la période à venir, et coopérera avec tout partenaire sérieux dans sa quête de changement ».
Les jeunes activistes de « 25 février » refusent d’évoquer plusieurs sujets tels que le nombre des adhérents du mouvement et ses dirigeants effectifs, avançant l’argument des « dangers sécuritaires qui le guettent, suite notamment au cambriolage suspect de nombre de ses locaux, des cambriolages qui visent essentiellement les documents contenant des informations d’ordre sécuritaire ». C’est pour cette raison que les militants se présentent toujours comme étant activistes au sein du mouvement, sans préciser la nature du rôle qu’ils jouent dans l’organigramme.
Mohamed Weld Abdou, un autre membre fondateur du mouvement, se joint à ses coéquipiers, affirmant lui aussi que « le mouvement œuvre essentiellement à créer le changement et à répartir la richesse entre les composantes de la société mauritanienne d’une manière équitable ».
Il précise que « le mouvement est financé par ses propres adhérents dont on ne peut divulguer le nombre ».
La Mauritanie a connu depuis 2011, en synchronie avec les changements dans le monde arabe, l’apparition de plusieurs organisations des droits de l’Homme et le développment d’un mouvement militant. Mais certaines organisations ont aussitôt disparu, avant même de contribuer au moindre changement. Certains accusent le régime de banaliser les mouvements de contestation et de transformer la contestation en simple acte routinier, ce qui la prive de l’intérêt des médias et de l’attention de l’opinion publique.
Abderrahmane Weld Bel